jeudi, 22 octobre 2015
Sicario
Etymologiquement, un sicaire est un tueur au poignard, en général isolé. Dans le contexte de l'histoire qui nous est racontée, on pense a priori à un tueur à gages. Le scénario entretient longtemps le mystère sur ce mystérieux tueur, dont on se demande s'il n'est pas infiltré dans la police.
Aux manettes on retrouve Denis Villeneuve, l'un des plus brillants réalisateurs de sa génération. Je l'avais découvert avec Incendies. L'an dernier, avec Enemy, il nous a livré l'un des films les plus mystérieux de la décennie. Il ne déçoit pas ici. Il réussit à créer une tension palpable en recourant assez rarement à la violence. Vu le sujet (la lutte contre les cartels mexicains de la drogue), je m'attendais à un abondant étalage de sauce tomate. Il y a bien quelques moments d'ultra-violence (à déconseiller aux âmes sensibles), mais l'essentiel est suggéré. De surcroît, certaines scènes font preuve d'une grande maîtrise, comme celles qui se déroulent autour et dans un tunnel.
On est mis dans le bain dès la première séquence, celle de la découverte d'une cache des trafiquants, en plein Arizona, dans une zone pavillonnaire. Les enquêteurs du FBI ne sont pas au bout de leurs surprises. C'est l'occasion de nous présenter l'héroïne, une trentenaire divorcée, un peu à la ramasse sur le plan sentimental, mais percutante sur le plan professionnel. Dans le rôle de Kate Macer, Emily Blunt confirme tout le bien que l'on pense d'elle. Je regrette toutefois qu'on ait davantage insisté sur son côté fragile, loin de la femme d'action qu'elle incarnait avec panache dans Edge of tomorrow.
C'est que l'intrigue va tourner autour de quelques mecs : gros muscles, grosses burnes et gros flingues vont mener la danse... à tel point que Kate se demande ce qu'elle fait là. L'un des mystères à élucider est en effet de comprendre pourquoi, dans cette équipe de baroudeurs sans scrupules, on a placé cet agent du FBI.
Un autre mystère tourne autour d'Alejandro (Benicio Del Toro, excellent) : qui est-il exactement et quelles sont ses motivations ? Pour compléter le tout, sachez que l'un des principaux dirigeants du cartel de drogue est une sorte de fantôme : on connaît son nom, mais nul ne semble l'avoir jamais vu.
Cela donne polar tendu, quasiment de la première à la dernière minute, avec une musique au diapason. Pour les amateurs du genre, c'est un régal. Pour les autres, ce n'est peut-être pas un film indispensable.
19:03 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
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