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samedi, 31 octobre 2015

Seul sur Mars

   Matt Damon, Jessica Chastain, l'espace... tout cela fait diablement penser à Interstellar, d'autant plus que la séquence de la première tempête de sable rappelle celle des vagues monstrueuses sur la planète Miller... à ceci près que, chez Nolan, c'est bien mis en scène, alors qu'ici, c'est convenu, prévisible et surjoué.

   Mon inquiétude a grandi avec la première scène de conférence de presse. C'est très platement filmé et pas franchement utile à l'intrigue, qui s'étire sur deux heures vingt. De surcroît, Jeff Daniels, qui incarne le directeur de la NASA, ne semble pas beaucoup croire à son rôle. Le problème est qu'on le fait intervenir à intervalle régulier, pas pour le meilleur.

   Cela s'arrange ensuite, parce que Matt Damon "assure", notamment dans la scène d'auto-chirurgie, où Ridley Scott montre qu'il sait encore réaliser. Mais les moments les plus brillants du film sont sans conteste situés dans les quarante dernières minutes, quand la tension est à son comble. Notons que l'une des scènes est une référence à Mission to Mars... mais pas un décalque.

   Entre ces deux extrêmes, on nous propose d'abord un quasi-conte de fées, dans lequel Matt Damon crée un petit champ de pommes de terre martiennes. C'est quand même parfois drôle, parce que le héros utilise un engrais d'origine humaine... et qu'il ne réussit pas tout du premier coup, notamment quand il est question de produire de l'eau.

   Toutefois, l'ensemble est "très américain", comme j'ai entendu une spectatrice le dire après la séance. Même si tout ne fonctionne pas à la perfection, c'est un éloge de l'esprit pionnier des Etats-Unis et de leur maîtrise scientifique. Si besoin était, des drapeaux américains font régulièrement leur apparition à l'écran. On a concédé un peu de place à l'Allemagne et surtout à la Chine... mais c'est pour le business. Comme ce pays est devenu un énorme marché pour les productions cinématographiques, on a intégré certains éléments à l'intrigue : on y voit des personnages chinois et le programme spatial (secret) de Pékin va venir en aide aux Américains. Cela conduit les foules urbaines du "pays du milieu" à s'intéresser au devenir des astronautes, en temps réel.

   Cela m'amène à quelque chose qui m'a dérangé : l'aspect télé-réalité d'une partie de l'intrigue. Sur Mars, certaines des images montrant le héros seul sont censées être tournées par celui-ci, un peu comme si Antoine de Maximy s'était lancé dans le projet "J'irai dormir sur Mars"... Je suis conscient que cela introduit de la variété dans la mise en scène, mais j'ai trouvé ce procédé un peu facile. Cependant, le plus énervant vient des scènes de groupe. Je ne supporte plus de voir des grappes de personnages filmées en train d'applaudir. Cela n'apporte rien... et que dire de l'avalanche de gros plans, dont la seule fonction semble de mettre en valeur la dentition des acteurs... Je n'ai pas apprécié non plus la manière dont la tentative de sauvetage du héros est médiatisée : elle est diffusée en direct en mondiovision. C'est surtout l'occasion de montrer des foules de différents pays, histoire d'attirer du spectateur.

   Si on laisse de côté ces faiblesses, il reste un film à grand spectacle, qui se suit sans déplaisir, mais rien de plus.

   P.S.

   J'ai récemment revu Blade Runner, dans une version restaurée (celle qui correspond aux souhaits de Ridley Scott)... et ce n'est pas à l'avantage de Seul sur Mars. Alors que Blade date de plus de trente ans, il est bien plus inventif et emballant que la production qui vient de sortir sur les écrans.

10:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

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