mercredi, 27 avril 2016
Le (vrai) Livre de la jungle
La sortie de la nouvelle adaptation de Disney m'a incité à me (re)plonger dans l'oeuvre de Rudyard Kipling, dont on parle souvent sans l'avoir lue. Dans ma jeunesse, je n'ai eu entre les mains qu'une version en bande dessinée du Livre de la jungle. Ce week-end, ce fut donc une quasi-découverte.
La première surprise est de constater que les aventures de Mowgli ne constituent qu'une partie du livre, une centaine de pages sur l'ensemble, qui est un recueil de "contes coloniaux". Les héros en sont le plus souvent des animaux, qui parlent. Ainsi, on suit les aventures d'un phoque blanc intrépide, puis d'une mangouste courageuse, d'un jeune dresseur d'éléphants et enfin de plusieurs petits troupeaux au service de l'armée britannique.
Le plus étonnant est que ce n'est pas dans le premier, mais le second tome que les scénaristes du film ont puisé l'un des arguments principaux, à savoir la "trêve de l'eau", déclenchée quand un rocher apparaît à l'air libre dans un lac.
D'autres différences existent entre la version livresque et le film. Ce n'est pas Bagheera (la panthère) qui apporte le garçon aux loups. De plus, celle-ci est un ancien animal de cirque. Elle est présente dès la première réunion importante des loups (tout comme Baloo, l'ours). Ce sont d'ailleurs ces deux personnages emblématiques qui défendent la cause de Mowgli. L'ours devient rapidement l'instructeur du garçon, un instructeur autrement plus intransigeant que ce qui est montré dans les adaptations cinématographiques.
Du côté des loups, on remarque que deux mâles adultes (et non pas un) jouent un rôle important : Akela le chef et Père Loup, le compagnon de la mère qui prend en charge Mowgli. D'autres personnages sont absents de l'adaptation : le chacal Tabaqi (proche du tigre Shere Khan) et le vautour Chil. On a aussi minoré les apparitions des éléphants (une excellente trouvaille du film d'animation de 1967) et coupé une partie de l'histoire concernant les singes.
Mais le principal changement intervient au niveau des "méchants", Shere Khan et Kaa le python. Le premier n'est pas borgne, mais boite. Il apparaît finalement moins dangereux que le serpent, qui joue un rôle important dans la cité des singes. La récente adaptation a simplifié l'intrigue et fait de Shere Khan une sorte de serial killer, qui meurt dans des circonstances différentes, mais qui mettent tout autant en valeur l'ingéniosité de Mowgli. Dans la nouvelle, celui-ci devient vite très débrouillard... et il effectue un séjour chez les humains, avant de retourner dans la jungle. Peut-être nous garde-t-on cela pour un prochain film...
Pour savoir ce qu'est devenu Mowgli, il faut lire le "prequel" (littéraire) Dans la jungle, écrit par Kipling avant les deux autres. On y découvre un jeune homme qui a grandi dans les bois et qui entre en contact avec des agents britanniques chargés de la gestion de la forêt.
22:15 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, livres, livre, cinéma, cinema, film, films
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