dimanche, 18 décembre 2016
Le Voyage au Groenland
Dans cette comédie française, deux amis prénommés Thomas partent sur l'île danoise à la rencontre du père de l'un d'entre eux, séparé de son épouse depuis des années, et installé dans un village d'Inuits dont il a (partiellement) adopté le mode de vie.
C'est donc sur le choc des cultures que repose une partie de l'humour, avec, en plus, les quiproquos nés de la méconnaissance linguistique mutuelle. Comme l'histoire s'inspire de faits réels (et qu'elle met sans doute en abyme le parcours des deux acteurs principaux), cela aurait pu donner une de ces productions nombrilistes dont le cinéma français est coutumier.
En réalité... pas du tout ! Le film comme ses comédiens ne se prennent pas au sérieux. On sent de l'autodérision dans le jeu des deux Thomas (Blanchard et Scimeca), le second me semblant doté d'une plus grande palette. De surcroît, les habitants du Groenland ne sont pas regardés avec mépris. Il y a de l'empathie aussi bien dans le comportement des héros à leur égard que dans la manière de les filmer. L'histoire n'en revêt pas moins un aspect documentaire, qui ne masque pas les difficultés de la vie sous ces hautes latitudes.
Je pense que le scénario a voulu montrer que de la rencontre entre la dépression nordique et le mal de vivre occidental peut naître du bonheur... et de jolis moments de déconnade ! Parmi les personnages hauts en couleur, je recommande celui du chasseur mutique, qui n'est pas sans rappeler Takeshi Kitano. Au niveau de l'action, ce n'est guère trépidant, même si la découverte du mode de vie des Inuits sédentarisés ne manque pas d'attraits. (Les âmes sensibles seront choquées par les scènes de chasse, bien réelles.) La séquence la plus intense est incontestablement celle qui voit les héros français tenter de mettre à jour leur dossier Assedic, par internet, en passant par la version danoise d'un célèbre moteur de recherche : tout le village finit par se porter à leur secours !
D'un point de vue technique, c'est bien fichu. On a droit à de superbes plans de plaines enneigées voire gelées. Par contre, la musique est un peu cheap. On sent qu'on a peut-être eu besoin d'économiser sur cette partie du budget. Cela n'en reste pas moins une comédie très rafraîchissante, en dehors des sentiers battus.
21:31 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
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