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dimanche, 25 février 2018

Alice comedies 2

   Il y a un peu plus d'un an, j'avais signalé la sortie du premier volet des aventures de la gamine de chez Disney au pays des images animées. On nous propose quatre autres courts-métrages, dans lesquels l'héroïne est interprétée par trois actrices différentes. Ma préférée reste Virginia Davis, cette adorable choupinette (certes trop maquillée et court-vêtue), au visage expressif, qui correspond parfaitement à ce rôle d'enfant faussement sage... et diablement entreprenante :

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   Pour en savoir plus sur elle (et sur les films de la série), je recommande la lecture du dépliant et du dossier pédagogique que l'on peut télécharger sur le site de Malavida films.

   La petite Virginia apparaît dès la première histoire, intitulée "Jour de pêche" :

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   Alice, qui a envie de sortir avec ses amis, fait croire à sa mère qu'elle joue du piano. Pour ce faire, elle recourt aux services... de son chien ! Elle s'éclipse, rejoint la bande de garçons et les aide à se faire prendre en stop. S'en suit une courte balade en voiture. (Rappelons que tout ceci se passe au milieu des années 1920.) La séance de pêche ne démarre qu'après... dans un endroit interdit, bien entendu. Histoire de se faire mousser un peu, la gamine raconte à ses amis comment elle a sauvé les Esquimaux. La voici plongée dans ses souvenirs... et en pleine animation. Elle se fait aider de Julius, un chat devenu son acolyte de prédilection dans les films. Les poissons faisant la "grève de la pêche" (!), elle trouve un moyen astucieux pour les rapprocher des Esquimaux...

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   Dans la deuxième histoire, "La Magie du cirque", c'est Lois Hardwick (qui épousa bien plus tard un certain Donald Sutherland) qui incarne Alice. C'est une séquence essentiellement animée, composée de mouvements répétitifs. Le clou du spectacle est le numéro de dresseur de fauves. C'est assez surréaliste et pas du tout aseptisé : à l'image de ce que l'on voit dans les autres films, on n'hésitait pas, à l'époque, à représenter la mort ou des démembrements... sur un mode humoristique, bien sûr.

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   Dans la troisième histoire, "L'Ouest moutonneux", Alice est jouée par Margie Gay, qui n'a pas tellement marqué les esprits, alors que c'est elle qui a interprété l'héroïne dans le plus grand nombre de films. (Disney s'était visiblement fâché avec les parents de Virginia Davis, peut-être devenus trop gourmands...) L'intrigue oppose de méchants voleurs de grand chemin à deux justiciers, Julius le chat et Alice, qui vont faire rendre gorge à ces voyous. La forme est encore plus déjantée que dans le précédent... et le fond est aussi plus violent. Je me contenterai de dire que la justice est rendue de manière expéditive...

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   On retrouve Virginia Davis en compagnie de Julius dans la dernière histoire, "Alice, joueuse de flûte", qui voit les deux héros tenter de gagner ce qu'ils croient être une grosse somme d'argent en débarrassant une maison de tous les rats qui la peuplent. C'est moins sombre que le précédent film et tout aussi inventif. Je signale aux aficionados que la musique d'accompagnement est de Manu Chao.

   Voilà. Cela dure environ trois quarts d'heure et c'est visible par les petits comme par les grands.

23:19 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Moi, Tonya

   Craig Gillespie s'est fait connaître comme réalisateur de films d'action (notamment The Finest Hours). Ici, il change de registre, avec ce biopic anticonformiste et "politiquement incorrect", à l'origine duquel se trouve la rivalité qui a opposé, il y a une vingtaine d'années, deux patineuses états-uniennes, Nancy Kerrigan et Tonya Harding.

   La première est la petite fille modèle, sans aspérité apparente, bien dans le moule. Margot Robbie (vue dans Le Loup de Wall Street, Suite française et surtout Tarzan) incarne la seconde, la sale gosse, la teigneuse, la volcanique. Elle n'est pas née dans la soie. Le père, alcoolique, a fini par quitter le foyer, laissant une mère serveuse s'occuper seule de l'éducation de leur fille.

   Le coup de génie des auteurs est de construire le film autour de la relation d'amour-haine entre les deux femmes, la mère et la fille, toutes deux incarnées par des actrices formidables (Allison Janney pour la mère), toutes deux nommées aux Oscar d'ailleurs. LaVona Harding ne peut pas être qualifiée de mère indigne : elle sacrifie sa vie privée et ses économies pour que sa fille unique puisse vivre sa passion pour le patinage... et peut-être permette à sa génitrice de prendre (par procuration) sa revanche sur la société. Mais cette mère est insortable, fumant clope sur clope, même (surtout) là où c'est interdit, buvant de l'alcool sans retenue et jurant en public comme en privé, quitte à traiter de "connasse" une mère qui la reprend à la patinoire. On atteint un sommet de poésie quand elle déclare à une autre personne Lick my ass ! ("Lèche-moi le cul !"), que les sous-titreurs ont improprement traduit par "Va te faire foutre !" Sa fille a bien retenu la leçon : des années plus tard, elle lance à un membre de jury très guindé un vibrant Suck my dick ! (qui m'a plongé dans un abyme de perplexité anatomique).

   Bref, dans le monde de Tonya Harding, celui des petits Blancs du Nord-Ouest des Etats-Unis, on parle cru et on a parfois la main lourde. La mère n'hésite pas à cogner sa fille (au besoin avec tout ce qui lui passe sous la main) et, plus tard, c'est au tour du petit ami de celle-ci d'exprimer ses sentiments à coups de torgnoles. C'est un miracle qu'avec autant de handicaps dans la vie, la jeune femme ait pu devenir l'une des plus brillantes patineuses de sa génération. Notons que les scènes de patinage sont très bien filmées et mises en musique.

   Autour de Tonya gravitent plusieurs personnages douteux : son petit ami bien sûr, mais aussi le meilleur ami de celui-ci, un Tanguy qui se prend pour un caïd de banlieue... sans parler des deux branquignols qu'il va recruter pour effectuer un petit boulot bien sordide... La jeune patineuse est sauvée par quelques bonnes fées, en particulier ses entraîneuses successives, l'une d'entre elles étant interprétée par Julianne Nicholson, qui s'illustra jadis dans la série New York, section criminelle. (Franchement, quel casting féminin !)

   Même si le fond de l'histoire est assez noir, on rit souvent. Je trouve que les procédés utilisés par le réalisateur fonctionnent bien : certains personnages s'adressent directement à la caméra et, parfois, les images contredisent leurs propos, pour notre plus grand plaisir. C'est aussi un film sur la société américaine et la quasi ségrégation sociale qui était à l'oeuvre dans le patinage artistique, une chasse-gardée de la bourgeoisie bien-pensante qui n'a pas apprécié de voir débarquer cette talentueuse prolétaire.

   P.S.

   Au cas où vous trouveriez le trait trop appuyé, restez pendant le générique de fin, qui montre plusieurs des vrais personnages (aussi gratinés dans la vie qu'à l'écran). On y découvre aussi les images de l'exploit (le triple axel, en compétition) réussi par Tonya Harding.

00:12 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films