jeudi, 01 novembre 2018
Chacun pour tous
Ce n'est pas la comédie française sortie cette semaine qui a bénéficié du plus important tapage médiatique. Je ne m'attendais donc pas à ce que la salle où je l'ai vue soit aussi copieusement remplie, d'autant que, sur un sujet approchant, un film espagnol (Champions) était visible cet été.
L'intrigue colle davantage à l'histoire vraie qui l'a inspirée : la constitution d'une équipe de basket-ball dans l'objectif de participer aux jeux paralympiques de Sydney (en 2000), mais avec une majorité de joueurs... valides. C'est en France que les auteurs situent le début de leur intrigue, avec d'un côté un entraîneur (Jean-Pierre Darroussin, très bon) qui voit ses meilleurs joueurs quitter le groupe et de l'autre des jeunes en galère de fric, pratiquant régulièrement le basket... mais parfaitement valides.
Encore que... L'un des charmes de ce film est de montrer qu'entre handicapés mentaux et individus supposés "normaux", la frontière est plus fluctuante que ce que l'on croit. La première touche est donnée dès le début, avec le quiproquo dont est victime le nouvel éducateur, que Martin/Darroussin prend pour un handicapé. Cela continue tout au long de l'histoire avec les personnages de Michel et André, qui n'ont guère besoin de se forcer pour paraître simplets ou tout simplement bizarres. Du côté des handicapés, Yohan le vindicatif raisonne parfois bien mieux que les "valides". On notera que sa soeur Julia est incarnée par Camélia Jordana, que j'ai retrouvée avec plaisir, un an après Le Brio. Son personnage représente un peu la caution morale de l'équipe.
Le scénario s'attarde peu sur la partie physique et tactique des entraînements. Une fois le groupe constitué et validé par la fédération, on nous emmène en Australie, où la compétition ne va pas se dérouler comme prévu... pas plus que la vie quotidienne. La cohabitation entre valides et non-valides est délicate... mais l'alcool (la "limonade australienne"), la musique, le poker et la quête de l'amour vont souder l'équipe, malgré les non-dits.
Je ne dirai pas comment cela se termine, mais sachez que ce conte (im)moral m'a donné la pêche.
PS
Aux âmes sensibles qui s'offusqueraient que l'on rie de personnes déficientes dans ce film, je signale que, dans la salle, étaient présents des handicapés (physiques et mentaux), qui n'étaient pas les derniers à s'esclaffer.
13:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
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