Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 11 octobre 2019

Mjolk, La guerre du lait

   J'ai enfin réussi à voir ce film islandais de Grimur Hákonarson, un cinéaste dont j'avais remarqué il y a trois ans Béliers, une comédie à froid, manifestant un réel savoir-faire au niveau de la mise en scène.

   Le début de ce film-ci présente le quotidien de paysans islandais, des éleveurs de bovins-lait endettés jusqu'au cou. C'est l'épouse qui est l'héroïne de l'histoire. Inga est dotée d'un caractère bien trempé, ce qui lui permet de procéder à un vêlage toute seule, dans une scène impressionnante qui n'est pas sans rappeler Une Hirondelle a fait le printemps.

   Assez vite, le mari va disparaître du paysage, laissant Inga (presque) seule face à la puissante coopérative laitière locale. Celle-ci est la seule cliente des éleveurs laitiers du coin, auxquels elle impose de se fournir uniquement auprès d'elle, y compris pour les produits de grande consommation, puisqu'elle contrôle les supérettes rurales où la majorité des habitants va faire ses courses. Il suffit de quelques plans au réalisateur pour suggérer l'opulence de cette coopérative autrefois au service des éleveurs : on aperçoit la maison spacieuse de son président et les voitures luxueuses des cadres.

   La suite est un combat du pot de terre contre le pot de fer. Inga se révolte, à l'étonnement de ceux qui ne comprennent pas qu'elle s'obstine sur cette exploitation. Dans la région, une lutte d'influence s'engage entre une poignée de paysans rebelles et la coopérative. C'est quasi documentaire, parfois drôle, comme quand l'héroïne dit "merde" (à sa manière) au gros bras venu faire pression sur elle, ou quand elle se rend au siège de la coopé pour délivrer un "message lactique"... Signalons que le réalisateur a eu l'obligeance de laisser le personnage du directeur de la coopérative développer ses arguments. Le propos n'est pas unilatéral, même s'il est en empathie avec le combat d'Inga.

   Le tout a pour cadre la campagne islandaise, magnifiée par des plans d'ensemble à savourer sur grand écran. Je suis sorti de là ravi, le film étant davantage porteur d'espoir qu'Au nom de la terre.

19:24 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Les commentaires sont fermés.