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samedi, 22 août 2020

La Femme des steppes, le flic et l'oeuf

   Cette femme est une bergère, qui élève des ovins, des bovins et des chevaux. Elle vit seule, même si l'on finit par apprendre qu'elle a eu une relation avec un "voisin" (un homme ne vivant qu'à quelques dizaines de kilomètres de sa yourte !) et même qu'elle est déjà tombée deux fois enceinte.

   L'intrigue de ce faux polar se déroule au fin fond de la Mongolie, avec des paysages superbes, des personnages du genre taiseux... et un mystère concernant le corps d'une femme.

   Le réalisateur, Quanan Wang (auquel on doit Le Mariage de Tuya), aime les plans-séquences un brin contemplatifs. Cela commence en caméra subjective, par un dialogue à l'intérieur d'une voiture en mouvement, la nuit, sur la steppe. Une brume étrange enveloppe les êtres. Au gré des divagations du véhicule, la lumière projetée par les phares nous permet d'apercevoir la prairie, des chevaux à demi sauvages... et une forme blanche immobile.

   Succède à cette introduction une scène de jour, qui fait intervenir les policiers locaux (dont le 4x4 est tombé en panne) et la fameuse paysanne, sur son chameau de Bactriane (plus précisément, un chameau mandchou). Pourquoi se trouve-t-elle là ? D'abord parce qu'elle est la seule habitante à des kilomètres à la ronde. Ensuite parce qu'elle peut se déplacer (son chameau ne souffrant d'aucune panne mécanique). Enfin parce qu'elle est armée (d'un fusil)... dont elle sait adroitement se servir. (Le but est d'effaroucher les loups, attirés par l'odeur du cadavre.)

   Il y a donc un aspect ethnographique à cette intrigue. Les spectateurs découvrent le mode de vie de cette paysanne, jusque dans ses aspects un peu crus : la mise à mort (et le dépeçage) d'un mouton et la mise-bas d'une vache. Âmes sensibles s'abstenir !

   L'aspect criminel de l'histoire n'est qu'un prétexte... mais il permet de mettre en contact la paysanne et le jeune policier (âgé de 18 ans). Il est un peu le larbin de la brigade, pas très dégourdi. La paysanne va lui apprendre la vie ! (Je n'en dis pas plus...)

   Quant à l'œuf, c'est celui d'un dinosaure, trouvé par l'ex-compagnon de la paysanne (qui aimerait bien remettre le couvert). C'est aussi le symbole de la procréation, qui pourrait permettre la perpétuation d'un mode de vie ancestral (même si la majorité des habitants se déplace désormais à moto, en voiture ou en train). J'ajoute que "dinosaure" est le surnom de la paysanne, une des dernières de son genre.

   Ce film un peu lent, à la photographie superbe, est une nouvelle bouffée d'air frais en période estivale.

12:41 Publié dans Chine, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Commentaires

Bonjour Henri Golant, j'ai vu ce film vendredi soir. Dépaysant au possible. La scène d'amour entre l'ex-compagnon et la paysanne à la lueur des lampes frontales vaut son pesant d'or. Ainsi que la séquence où la paysanne se couche sur un des deux bancs protégés par un auvent au milieu de nulle part. J'ai aussi noté que le réseau mobile marche bien. Bon dimanche.

Écrit par : dasola | dimanche, 23 août 2020

Apparemment, le réseau mobile fonctionne assez bien en Mongolie... en GSM. Pour accéder à internet, c'est plus compliqué :

https://www.voyage-mongolie.com/informations/en-mongolie/communication-mongolie

Écrit par : Henri G. | lundi, 24 août 2020

Les commentaires sont fermés.