samedi, 17 octobre 2020
Antoinette dans les Cévennes
C'est l'un des rares succès en salles de la fin de l'été et du début de l'automne. Il est sur le point de dépasser les 700 000 entrées. Seuls Tenet (2,5 millions) et.... Les Blagues de Toto (1 million) ont fait mieux.
Dans un premier temps, j'ai hésité à aller le voir, de crainte de l'accumulation de clichés ou de situations artificielles. Le début de l'histoire n'est d'ailleurs pas exempt de défauts. On y découvre une professeure des écoles parisienne un peu farfelue. On apprend vite qu'elle entretient une relation intense avec Vladimir, un parent d'élève qu'elle va tout faire pour retrouver durant l'été, au cœur des Cévennes.
La scène de spectacle de fin d'année aurait pu être catastrophique. Enfants comme adultes ne jouent pas très bien. Mais il se passe quelque chose, comme on dit. Je pense que c'est dû en grande partie au tempérament de Laure Calamy, qui porte le film sur ses épaules. Et puis il y a cette belle chanson de Véronique Sanson, que la chorale enfantine parvient à ne pas massacrer.
Changement de décor pour la suite. Direction la Lozère et le chemin de Stevenson, le long duquel l'héroïne espère retrouver le papa infidèle dont elle est éprise. Comme elle débarque à la dernière minute, il ne reste qu'un âne à disposition des touristes : Patrick. Il est bien conformé, a un joli pelage... mais un caractère un peu difficile. C'est l'une des sources de gag : la confrontation entre la Parisienne en goguette et l'équidé obstiné aux grandes oreilles.
L'autre effet comique récurrent est lié à la quête sentimentale d'Antoinette. Dès la première étape, au gîte, elle ne peut pas s'empêcher de s'épancher auprès des autres randonneurs (parmi lesquels ne figure pas encore la petite famille de son amoureux). Elle suscite globalement la sympathie, à tel point que son histoire devient virale auprès de celles et ceux qui "font" le Stevenson.
Et puis, il y a la relation entre Vladimir Patrick et Antoinette. De manière quasi imperceptible, Caroline Vignal met en scène un retournement. Au début de la randonnée, Antoinette peine à supporter son âne, tandis qu'elle brûle de retrouver Vladimir. Petit à petit, elle va se prendre d'affection pour Grandes Zoreilles... et considérer son amant sous un autre jour.
J'ajoute que ce chemin initiatique est parsemé de jolies rencontres, comme celle de l'hôtelier qui conte l'histoire de Stevenson, ou celle d'un groupe de motards, qui laisse ouvert le champ des possibilités.
Je suis sorti de la séance le sourire aux lèvres.
09:51 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Commentaires
Bonjour
Je partage votre sentiment sur le film.
J'aouterais que, plutôt que "farfelue", on peut juger Antoinette un peu "collante" ... mais elle est jeune! Que celui ou celle qui n'a jamais parcouru des centaines de km pour "faire une surprise" à la personne aimée (laquelle n'avait rien demandé!) lui jette la première pierre... Et, plutôt que s'épancher, je dirais qu'elle se laisse surtout trop facilement "confesser" par des randonneurs/euses qui "connaissent la vie" moins naïvement qu'elle...
Écrit par : ta d loi du cine | samedi, 17 octobre 2020
Une bouffée d'air pur et chaud en cette fin d'été et moi aussi je suis sortie avec le sourire. Franchement, comme toi, je n'en attendais pas tant.
Écrit par : Pascale | lundi, 19 octobre 2020
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