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samedi, 24 juillet 2021

La Conspiration des belettes

   Cette comédie sarcastique argentine est centrée sur un quatuor atypique, quatre vieux personnes âgées, toutes retraitées du monde du cinéma : un ancien réalisateur, son ancien scénariste et un couple d'anciens acteurs, la vedette étant la dame, Mara Ordaz, qui vit encore dans le souvenir de sa gloire passée, symbolisée par l'Oscar reçu jadis, qui trône désormais dans le hall d'entrée de la demeure que les quatre protagonistes partagent.

   Cette demeure est l'enjeu d'une série de manœuvres et de manipulations, certaines venant contrecarrer les autres. Mara en a plus qu'assez de la présence du réal' et du scénariste, deux veufs caractériels et agaçants, qui avaient autrefois épousé la sœur et la meilleure amie de Mara. Avec son mari Pedro cela se passe mieux (plutôt : moins mal), mais Mara voudrait que l'ancien acteur médiocre s'émancipe de ses deux vieux camarades. Toute la première partie du film est nourrie de leurs chamailleries avec des répliques (à savourer dans la version originale sous-titrée, la VF étant paraît-il très médiocre) souvent mordantes, voire vachardes.

   L'arrivée d'un jeune couple d'agents immobiliers attise les rivalités entre les retraités. Ces deux trentenaires sont pleins de charme : Francisco (Gourmand de son nom, évidemment pas choisi au hasard) passe de la pommade sur les plaies de l'actrice oubliée, tandis que Barbara, d'une beauté redoutable, tente d'entortiller les messieurs.

   Jusque-là, je me disais que j'assistais à une comédie sympathique, peut-être un peu trop fondée sur l'entre-soi cinématographique. C'était oublier qu'aux manettes se trouve Juan José Campanella, oscarisé il y a une dizaine d'années avec Dans ses yeux. C'est quelqu'un qui sait mener un suspens, comme il l'a prouvé en réalisant des épisodes de séries comme Colony, New York Section Criminelle et New York Unité Spéciale.

   La troisième partie bascule dans le thriller. Petit à petit, le passé inavoué refait surface et les manigances prennent un tour plus macabre. L'humour est toujours féroce, parfois indéniablement méchant. Ce petit film en apparence inoffensif est une délicieuse perle de venin.

21:45 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films