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vendredi, 25 mars 2022

Ambulance

   Michael Bay est une sorte de Roland Emmerich au petit pied : versé dans le film à grand spectacle pas subtil, il a été capable de produire quelques grands succès populaires comme d'authentiques daubes (à gros budget).

   Ici, les héros sont deux frères d'adoption, un Noir et un Blanc. Le premier, incarné par Yahya Abdul-Mateen II (qui a déjà traîné sa carcasse dans Aquaman et Matrix Resurrections), est un vétéran d'Afghanistan tombé dans la précarité. Marié, père d'un bébé, il voudrait la jouer réglo et bien s'insérer dans le monde des civils, quitte à accepter le premier travail venu. (On sent la volonté des scénaristes de proposer un modèle positif à la frange du public issue des ghettos.)

   Surtout, Will voudrait éviter d'avoir à solliciter l'aide de son frangin blanc, Danny-la-débrouille, un flambeur un peu cinglé, toujours entre deux coups. Dans le rôle, Jake Gyllenhaal s'épanouit délicieusement dans la dinguerie.

   Une fois cette rangée de perles enfilée, on nous conduit à un spectaculaire braquage de banque, qui, bien évidemment, ne se déroule pas comme prévu. L'équipe de gros bras frappadingues réunie par Danny a beau avoir minutieusement préparé le coup, l'antigang est à leurs trousses... et le sentimentalisme de deux flics de Los Angeles menace de tout faire foirer. Cela donne une séquence survitaminée, avec une caméra un peu trop fébrile à mon goût, mais globalement efficace.

   En découle la fameuse poursuite, qui va durer (presque) tout le reste du film : les deux braqueurs rescapés du groupe ont pris en otage une ravissante infirmière (Eiza Gonzalez, vue dans Hobbes & Shaw), dans un camion-ambulance où se trouve aussi un policier gravement blessé. Entre la volonté de profiter du pognon mal acquis et le désir de ne pas commettre de mal irréparable, les voleurs sont partagés, à des degrés divers.

   Cette deuxième (longue) partie frôle dangereusement l'invraisemblance : dans la vraie vie, les fuyards auraient été bien plus rapidement rattrapés... mais cela nous aurait notamment privés de l'exceptionnelle opération à ventre ouvert, dans un véhicule en marche. L'infirmière y fait montre de sa dextérité à explorer les tripes du policier blessé, qui a le mauvais goût de se réveiller en pleine boucherie chirurgie expérimentale ! Là, je kiffe. Les traits d'humour noir atteignent leur cible, alors que la trame chaotique de l'amour fraternel est assez convenue.

   Bon, voilà, c'est trépidant, vraiment prenant, dans une grande salle, sur un très grand écran, avec du gros son, de grosses bagnoles, de gros guns, de grosses voix, de grosses burnes... et de gros ovaires. (L'infirmière a beaucoup de cran.) Hélas, cette emballante farandole est gâchée par les dernières minutes, engluées dans les bons sentiments. Bay aurait dû resserrer son histoire autour de la déglingue et des cascades. Cela aurait pu donner un excellent divertissement régressif.

22:01 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Commentaires

Bonsoir Henri Golant, je suis sortie de la projection, j'étais lessivée. Ce que j'ai trouvé le plus invraisemblable c'est Will qui donne son sang (O négatif) tout en continuant de conduire. A part ça, le spectateur en a pour son argent. Bonne soirée.

Écrit par : dasola | samedi, 02 avril 2022

J'ai trouvé plus nul que ce film con, ou plus con que ce film nul : MORBIUS.
Tu es bien indulgent.
J'y allais pour me distraire hélas, je n'ai fait que lever les yeux au ciel. La farandole ne m'a paru emballante mais épuisante et invraisemblable (je ne cite pas toutes les invraisemblances...).
Et j'ai trouvé la course poursuite jamais crédible.
Je préfèrerais revoir Speed.
Seule Eiza Gonzalez a trouvé grâce à mes yeux. Elle est extra cette fille.

Écrit par : Pascale | mercredi, 06 avril 2022

J'ai pris "Ambulance" comme je prends un "Fast & Furious" : une grosse meringue cinématographique. Clairement, la vraisemblance des situations n'est pas le point fort du film, mais, comme je l'ai écrit, sur un très grand écran, c'est distrayant.

"Morbius" ne figure pas à mon programme de sorties ciné !

Écrit par : Henri G. | mercredi, 06 avril 2022

Il m'arrive aussi d'aller voir des films en en attendant qu'un bon divertissement. Ce fut le cas pour Uncharted dont je n'attendais même pas grand chose et qui m'a réjouie.
Alors que cette ambulance fonce dans le mur.

Écrit par : Pascale | dimanche, 10 avril 2022

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