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samedi, 09 juillet 2022

Le FEMA 2022 (3)

   La chaleur s'accentue à La Rochelle, bondée de vacanciers en ce début de week-end. Pour accéder aux salles projetant les films du festival, il fallait faire preuve de patience, voire d'abnégation... mais cela en valait la peine.

LA ROSE ET LA FLÈCHE (de Richard Lester)

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   Je n'avais jamais vu ce film (sorti en 1976), dont le titre anglais est Robin and Marian, le premier étant bien entendu la flèche, la seconde, la rose. (Notez que dans les deux langues on ne place pas le même protagoniste en premier.) Dans les rôles, on retrouve avec plaisir Sean Connery et Audrey Hepburn, pour lesquels l'heure de gloire était passée à l'époque. Le premier avait quitté le costume de James Bond depuis quelques années, en attendant le véritable rebond de sa carrière, dans la deuxième moitié des années 1980. La seconde s'était volontairement éloignée des plateaux de cinéma, préférant se consacrer à l'action caritative.

   Ce fut paradoxalement un excellent choix pour incarner un Robin des Bois et une Marianne "vingt ans après", façon Alexandre Dumas. En général, les œuvres de fiction s'arrêtent à la formation de ce couple mythique, laissant les spectateurs imaginer qu'ils se marièrent, furent heureux et eurent beaucoup d'enfants...

   Ici, pas vraiment. On apprend que, distingué par le roi Richard Cœur-de-Lion, Robin a rapidement quitté l'Angleterre vingt ans auparavant, pour se lancer dans les croisades. De son côté, Marianne, lasse de l'attendre (ou d'attendre de recevoir la nouvelle de sa mort), a pris le voile. De plus, on a clairement voulu montrer que les héros mythiques avaient pris un petit coup de vieux. On retrouve un Robin certes vaillant et bien bâti, mais sale, dégarni sur le dessus et grisonnant. De son côté, Marianne semble avoir moins subi les affres du temps : quand on découvre son visage émergeant de sa coiffe de bonne sœur, on croit voir l'héroïne de My Fair Lady, avec, dans le regard, cet éclair de malice hélas si peu présent ici. (Mais quelle horrible coiffure !) Car c'est sur le plan moral que ladite Marianne a pris un coup. Cela donne un film mélancolique, sur la jeunesse disparue, l'amour affadi, les espoirs envolés... quoi que. Les retrouvailles entre les deux ex sont assez cocasses, tout comme, globalement, la mise en scène de la vie des valeureux combattants. Richard Lester ne fait pas dans le grandiloquent, ni l'héroïsme à deux balles. (Ceci dit, il n'en avait peut-être pas les moyens budgétaires.) On semble avoir essayé de donner aux combats une touche plus réaliste que ce que l'on avait (à l'époque) coutume de voir sur les écrans. (Ce n'est qu'à moitié réussi...) Je pense que cet aspect, ainsi que la volonté de « casser le mythe », ont rebuté beaucoup de spectateurs (Richard Cœur-de-Lion est représenté en gros connard et Robin en quasi-adolescent attardé)... Pas à La Rochelle toutefois, puisque le film a fait salle comble et a visiblement enchanté le public.

 

L'OMBRE DE GOYA PAR JEAN-CLAUDE CARRIÈRE

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   Projeté en avant-première, ce documentaire a l'ambition de faire mieux connaître l’œuvre du peintre Francisco de Goya, à travers le regard que l'ancien scénariste de Luis Buñuel portait sur lui, juste avant sa mort.

   Première remarque : dans les dernières années de sa vie, Jean-Claude Carrière avait conservé une belle vivacité d'esprit et son talent de conteur, avec sa voix à nulle autre pareille. En dépit de l'incontestable affaiblissement dont souffre l'octogénaire à l'écran, c'est toujours un plaisir de l'entendre narrer des anecdotes bien choisies ou analyser tel tableau.

   Cela m'amène à la deuxième qualité du film : la reproduction d’œuvres picturales (tableaux, gravures, dessins, tapisseries...) sur très grand écran, en haute définition. Le tout est commenté par une brochette de spécialistes français, espagnols, américains... C'est souvent passionnant, notamment lorsqu'on évoque les conséquences de sa surdité ou quand des ponts sont établis avec des peintres postérieurs. (De mon côté, au XXe siècle, je vois plus une filiation avec Dali qu'avec Picasso.)

   Je termine par une réserve : la volonté perceptible de ne pas égratigner le peintre espagnol, qui a tout de même plusieurs fois retourné sa veste durant sa vie. Pour moi, il a eu tendance à servir les puissants... et pas forcément des progressistes.

   Le documentaire n'en est pas moins tout à fait recommandable.

 

   Je termine cette note par un volet paysager. La Rochelle est riche en « pièges à touristes », mais il en est un auquel j'ai volontiers cédé : la Grande Roue, située entre la gare SNCF et le vieux port, à proximité des lieux où se déroule le FEMA. Pour cinq euros, on a droit à trois tours, au cours desquels il est possible de prendre de bien belles photographies... par temps dégagé. Un conseil : c'est plus tranquille le matin.

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21:43 Publié dans Cinéma, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

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