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jeudi, 20 avril 2023

C'est mon homme

   J'ai longtemps hésité avoir d'aller voir ce film. Pourtant, le sujet (celui d'un poilu revenu amnésique de la Première Guerre mondiale) m'intéressait, mais je ne lisais et n'entendais que des critiques mitigées.

   J'ai fini par tenter ma chance... et je ne le regrette pas.

   Le film nous prend dès le début par une scène en apparence anodine (un couple qui vient se faire photographier chez une professionnelle), mais dont le sel n'apparaît que lorsque les amoureux se déplacent. Le dialogue précédent prend alors une autre saveur.

   J'aime l'ambiguïté créée autour du passé du "héros". Le réalisateur nous fait d'abord suivre l'épouse photographe (Leïla Bekhti, très bien), avant que ne débarque l'épouse danseuse de cabaret (Louise Bourgoin, tout aussi convaincante dans un autre registre). On penche tour à tour pour telle ou telle... tout comme l'amnésique, un peu timide au départ, mais qui se laisse ensuite volontiers séduire par les deux !

   Je sais que certains spectateurs sont sortis de la salle sans avoir tranché entre les deux épouses, alors qu'à mon avis, la mise en scène et le montage font pencher la balance d'un côté. L'ambiguïté persiste peut-être en raison du jeu de Karim Leklou, sobre, qui paraît presque étranger à sa propre vie.

   J'ai aussi apprécié que l'intrigue joue avec les "valeurs" de l'époque. On s'attend à ce que le soldat, recouvrant peu à peu la mémoire, choisisse forcément de retourner auprès de sa légitime épouse. Mais la raison de son choix peut être tout autre : l'intérêt personnel (Quelle vie lui semble la plus intéressante : celle avec la photographe ou celle avec la danseuse ?)... ou l'amour inattendu, celui qui naît entre deux étrangers qui, sans la guerre, ne se seraient pas rencontrés.

   J'ai été pris par cette histoire, pas flamboyante certes, mais qui, par petites touches, dit beaucoup de choses de l'humanité.

Commentaires

Et bien, quelle indulgence !
J'ai trouvé ce film complètement raté. Le fait que l'homme soit (devenu) un pantin amorphe sans désir ni volonté m'a bien agacée.
Louise Bourgoin me semble mal servie par un personnage qui paraît "intéressée" mais on se demande par et pour quoi.
Quant à Karim Leklou que j'aime tant. Il est éteint.
Leïla Bekhti m'a par contre beaucoup agréablement surprise.

Écrit par : Pascale | lundi, 24 avril 2023

Je pense que le personnage du soldat est victime de stress post-traumatique. Chez certaines personnes, cela se manifeste par des accès de violence et des actes non coordonnées, chez d'autres, c'est l'apathie qui domine.

Il y a aussi une ambiguïté quant à l'attitude du soldat : ne simule-t-il pas un peu pour tenter de tirer le meilleur parti de la situation ?

Il y a beaucoup de non-dits dans ce film... et j'aime plutôt cela.

Quant à Louise Bourgoin, je pense que son personnage a été dirigé de manière à nous faire penser qu'elle est peut-être intéressée par la pension du soldat (même si elle semble beaucoup plus riche que lui). Après la première Guerre mondiale, une partie de celles et ceux qui ont "revendiqué" comme membre de la famille un poilu amnésique était surtout mue par l'appât du gain...

Le plus beau personnage est sans conteste celui de Julie, au moins en partie grâce au talent de Leïla Bekhti.

Écrit par : Henri G. | lundi, 24 avril 2023

Oui je comprends bien tout cela mais le film le démontre bien mal.

Écrit par : Pascale | mardi, 25 avril 2023

Les commentaires sont fermés.