Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 08 octobre 2023

Acide

   Il y a deux ans était sortie dans les salles La Nuée, de Just Philippot, qui m'avait agréablement surpris. Je me suis donc laissé tenter par ce long-métrage fantastique, qu'on aurait pu jadis (dans les années 1980) qualifier "d'anticipation" et qui, aujourd'hui (heureusement), est plutôt de la science-fiction.

   L'argument fantastique est constitué par les pluies (très acides), qui perforent de plus en plus de bâtiments et provoquent la mort des animaux et des hommes qui n'ont pas trouvé d'abri. C'est bien mis en scène, que cela se passe à l'extérieur ou à l'intérieur, avec des effets spéciaux saisissants.

   Mais, au départ, c'est un film social. La séquence introductive est filmée en caméra subjective, au smartphone ou en caméra-piéton. C'est de la violence brute, façon reportage de l'intérieur : des grévistes prennent le contrôle de leur entreprise (et le patron en otage) ; la police intervient et, de part et d'autre, la violence se déchaîne. L'habileté de la mise en scène permet à chacun de s'y retrouver, soit qu'on estime que la police en fait trop, soit qu'on juge que certains grévistes ont perdu les pédales.

   Le héros de l'histoire, père de famille, est présent dans cette scène... mais je ne dirai pas où. On le retrouve quelques mois plus tard, séparé de son épouse, dans une situation précaire, dans l'attente d'un procès. Cela perturbe la relation qu'il entretient avec sa fille, assez forte au départ, et qui va évoluer. Le père est (très bien) incarné par Guillaume Canet, qui joue un personnage à la Matt Damon, Tom Cruise ou Bruce Willis, un gars ordinaire qui, dans des circonstances extraordinaires, va tout faire pour sauver sa famille.

   Le film oppose deux comportements, un, tranché (celui du père), dans l'action, qui ne se pose pas trop de questions et l'autre, plus empathique (celui de la mère puis celui de la fille), pour qui tout n'est pas possible, en tout cas pas acceptable.

   Fantastique au départ, l'intrigue penche ensuite vers un bon vieux survival, entre le nord de la France (métropolitaine) et la Belgique. J'ai été pris par cette histoire familiale chaotique sur fond de chute d'une civilisation. On ne s'ennuie pas une seconde et certaines scènes sont d'une force inouïe. Je mettrais deux bémols à mon enthousiasme : l'évolution du personnage de la fille, une ado à fort caractère au départ, qui se mue en chialeuse invétérée (avec certes, une fois, une bonne raison de pleurer), et les dix-quinze dernières minutes, durant lesquelles, pour moi, l'intrigue sort du chemin rationnel suivi jusqu'alors, privilégiant l'émotion facile.

18:52 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film, films

Commentaires

Je n'avais pas vu La nuée. C'est reparé, il est en replay sur arte.
J'ai mille fois préféré celui-ci.
C'est vraiment prenant. La scène du pont... j'y pense encore.
Guillaume Canet est impressionnant.
Avec Le règne animal, le cinéma français lève la tête hors de la comédie franchouille avec d'excellents acteurs.

Écrit par : Pascale | lundi, 09 octobre 2023

Les commentaires sont fermés.