samedi, 23 décembre 2023
Voyage au pôle Sud
Jadis, avec La Marche de l'empereur, Luc Jacquet m'a procuré certaines de mes plus belles émotions cinématographiques. Six ans après le "tome 2" (L'Empereur), il revient avec un nouveau documentaire, mi-naturaliste mi-autobiographique, en forme de testament.
Le début nous emmène en Amérique du Sud, de plus en plus au sud, jusqu'au détroit de Magellan... et au-delà. Ici, le choix du noir et blanc s'avère pertinent, avec ces paysages filmés comme si nous étions en des temps homériques... mais sans humain (à part le réalisateur, fort heureusement pas trop présent à l'écran).
Cela se poursuit par le voyage en bateau et la rencontre avec la banquise... et des manchots papous, plus petits que leurs célèbres cousins. Jacquet sait que nombre de ses spectateurs attendent de retrouver ses "héros"... et il fait durer le plaisir, le coquin.
Dans un premier temps, les animaux les plus présents à l'écran sont les phoques, filmés avec une évidente tendresse et un grand souci du détail. On les voit se prélasser sur la banquise, se gratter, se faire des câlins... et même rêver ! L'un des caméramans a réussi à capturer un moment extraordinaire, qui nous montre l'un de ces phoques sans doute en plein sommeil paradoxal. Celles et ceux qui ont déjà vu un chat rêver ne seront pas (trop) surpris.
L'équipe montée autour du réalisateur est en quête d'une colonie particulière de manchots empereurs. Pour la trouver, il va falloir quitter le confort (relatif) du bateau pour s'aventurer un peu au-delà... mais le résultat en vaut la peine. Jacquet finit par tomber sur une tribu de sosies de Napoléon Bonaparte d'Apténodytes, bien plus expressifs que Joaquin Phoenix dans le dernier film de Ridley Scott.
Le documentaire ne s'arrête pas là. Jacquet s'aventure dans l'intérieur du continent et conclut sur de superbes images... hélas en noir et blanc. Certains plans somptueux auraient mérité un peu de couleur (utilisée épisodiquement).
Le film n'en constitue pas moins un salutaire bain de fraîcheur cinématographique.
17:54 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
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