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mercredi, 15 mai 2024

Un p'tit truc en plus

   Ce petit truc en plus peut être un grain de folie... ou un chromosome 21 surnuméraire, ce petit plus qui semble être de trop. Voilà donc Artus qui nous embarque dans une comédie sociétale centrée sur les handicapés mentaux. Un groupe est sur le point de partir en vacances dans un gîte, à la montagne (dans le Vercors ?). Il manque toutefois un passager, qui est retard. Le premier quiproquo porte sur l'identité de ce passager. Pour des raisons que je n'expliquerai pas, Paulo, le comparse maladroit d'un braqueur de banques, est pris pour le retardataire. Les deux voyous s'incrustent dans la colonie de vacances très très spéciale... (Le devenir du véritable retardataire, qui se trompe de bus, devient une respiration régulière de l'intrigue, souvent cocasse, mais qui a aussi pour but de montrer qu'un handicapé peut très bien faire la fête avec des "valides".)

   On s'attend évidemment à retrouver les saillies dont la bande-annonce est nourrie. Pour celles et ceux qui ont vu et revu celle-ci, cela manque toutefois un peu de saveur. Mais la scène de douche est plus piquante (et plus longue) que ce que l'on nous a montré. La première partie de l'histoire reste marquée par l'irruption tonitruante des personnages handicapés et leur confrontation avec les "valides".

   Je trouve que le film vaut toutefois mieux que l'étiquette de gaudriole qui lui a été collée. Plus que sur les handicapés eux-mêmes, le comique porte sur le regard que l'on porte sur eux. Certains des protagonistes du film vont d'ailleurs évoluer à ce sujet. Contraints de partager le quotidien du groupe de vacanciers, les deux braqueurs doivent s'adapter... et vont même nouer des liens.

   Sans surprise, Artus (vu récemment dans J'adore ce que vous faites) incarne le gentil, un type que son paternel a entraîné dans ses combines, mais qui a juste besoin d'une bonne occasion pour retourner dans le droit chemin. La mise en scène (pourtant guère imaginative) réussit à nous faire toucher du doigt la complicité qui naît entre Paulo et les véritables handicapés, qu'il ne réussit pas à tromper très longtemps. (La séquence de préparation collective du repas est très belle.)

   Sans plus de surprise, Clovis Cornillac interprète le paternel bourru, de prime abord égoïste, voire méprisant. C'est le personnage qui évolue le plus dans le film.

   Le scénario rend aussi hommage aux accompagnateurs des handicapés, des personnes dévouées, altruistes, pas cher payées, parfois elles-mêmes un peu barrées. Alice Belaïdi (découverte jadis dans Radiostars) rayonne en quasi-sainte laïque, d'une beauté éclatante. Céline Groussard est un peu en-dessous, même si son personnage nous réserve quelques surprises. Enfin, Marc Riso est chargé d'incarner le "poissard" de l'intrigue, un loser généreux, un peu pathétique, mais lui aussi gentil au fond. (La fin de l'histoire "récompense" ce personnage un peu trop caricatural.)

   Voilà. C'est assez prévisible, pas aussi désopilant que ce que la bande-annonce laisse espérer, mais c'est finalement mieux, avec un peu d'émotion et une belle morale.

Commentaires

Je ne considère pas ce film comme une gaudriole (je ne l'ai pas vu et ne le verrai pas) mais comme gênant. Pas de montrer des handicapés (tu ne cites que le nom des acteurs valides) mais de prétendre qu'en quelques jours le regard et le comportement peuvent changer. Je n'y crois pas bien que je croie à la sincérité d'Artus mais reste persuadée qu'il ne changera pas le regard et l'attitude des spectateurs. La bande-annonce est pour moi un repoussoir. J'ai sans doute tort puisque le film frôle (et dépassera sans doute) le million d'entrées. Tant pis (pour moi), tant mieux pour le film et Artus qui semble bien surpris du succès et montera les marches avec ces acteurs au ptit truc en plus.

Écrit par : Pascale | jeudi, 16 mai 2024

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J'ai cité les noms des acteurs que je connaissais. Sur la fiche Allociné du film, les autres sont mentionnés, mais sans photographie. Pas évident de s'y retrouver.

Je ne vois pas en quoi le film serait gênant. On rit avec les handicapés, mais sans se moquer d'eux... ou alors, c'est que les personnages "valides" sont tout autant ridiculisés.

On est bien d'accord : la rapide évolution du regard de certains personnages n'est pas réaliste, mais c'est une "licence poétique", pour transmettre un message.

A mon avis, il ne faut pas sous-estimer les potentielles conséquences positives du succès de ce film (qui approche déjà les trois millions d'entrées). La virulence avec laquelle, à plusieurs reprises, le personnage interprété par Céline Groussard pourrit la vie des automobilistes valides qui occupent une place réservée aux handicapés va peut-être contribuer à (légèrement) faire baisser la beaufitude au volant.

Écrit par : Henri G. | jeudi, 16 mai 2024

La BA me gêne, je ne sais expliquer pourquoi et je suis convaincue qu'on rit avec mais pas de... Et j'ai vu les acteurs trisomiques à Quotidien, ils étaient enchantés. C'est l'essentiel.

Pour les places handicapées prises par des valides... je pourrais devenir meurtrière. C'est insupportable.
Pas plus tard qu'hier... un couple bien campé sur ses deux guiboles. Immatriculé 13... Est-ce que ceci s'explique cela. Ils ne lisent peut-être pas le lorrain.

Écrit par : Pascale | jeudi, 16 mai 2024

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