mercredi, 26 juin 2024
39-45 Elles n'ont rien oublié
Tourné il y a environ deux ans, ce documentaire a déjà été diffusé, dans une version écourtée (d'environ 50 minutes), sur France Télévisions. Gonflé d'une quarantaine de minutes, il est sorti fin mai, sans doute en rapport avec la Journée nationale de la Résistance.
Quatre octo-nonagénaires ont été interrogées : Marie-Claire Aguesse (en haut à gauche), Lili Rosenberg (en haut à droite), Geneviève Pouille (en bas à gauche) et Frédérique Hébrard, en bas à droite.
La première n'est autre que la grand-mère des réalisateurs (Robin et Germain Aguesse). Elle a connu la Débâcle de 1940, la séparation de la famille, l'occupation et la Libération. Elle n'a pas été résistante, mais son vécu n'en est pas moins intéressant, puisqu'il nous transmet plutôt le point de vue d'une "Française moyenne". A cette dame très âgée, on pardonnera quelques erreurs, comme celle portant sur la qualité des chars français (bien meilleure que ce qu'elle en dit). Elle s'emmêle aussi les pinceaux quand elle évoque la popularité de Philippe Pétain, l'estimant (à juste titre) fondée sur une bataille de la Première Guerre mondiale... mais celle de la Marne au lieu de celle de Verdun. Enfin, quand elle parle du camp d'internement de Beaune-la-Rolande, elle a tendance à le présenter comme géré par les Allemands, alors que les détenus étaient gardés par des gendarmes français.
(Cette photographie, incluse à l'origine dans le film Nuit et brouillard, d'Alain Resnais, avait été censurée par le gouvernement français.)
Le parcours de Lili Rosenberg a été plus chaotique. Sa famille a été arrêtée le jour... de l'anniversaire de sa mère. La jeune fille est passée par plusieurs camps, jusqu'à celui de Bergen Belsen (ou est morte la petite Anne Frank). Son témoignage est souvent éprouvant, tant les horreurs qu'elles a vues ou subies sont grandes.
Tout comme ses parents, la jeune Geneviève Pouille (hélas décédée avant la sortie du film) s'est engagée dans la Résistance. Elle aussi a beaucoup souffert pendant la guerre, mais son témoignage est rempli d'espoir... et nourri d'anecdotes sur l'action d'une "petite main" de la lutte contre l'occupant.
Quant à Frédérique Hébrard (plus connue comme actrice et romancière), elle a indirectement participé (avec ses parents) au sauvetage des collections du Louvre, notamment de La Joconde, dont je me dois de rappeler qu'à l'époque, elle a effectué un court séjour dans l'Aveyron, à l'abbaye de Loc-Dieu.
En dépit de quelques erreurs/imprécisions, je trouve que l'ensemble constitue une belle leçon d'histoire et d'humanité.
16:26 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, histoire
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