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lundi, 19 août 2024

Highway 65

   Cette autoroute israélienne se trouve dans le nord du pays, coincée entre Liban, Cisjordanie, mer Méditerranée et lac de Tibériade.  On la voit à plusieurs reprises dans le film, lorsque l'héroïne (Daphna) se trouve sur le balcon du logement qu'elle occupe à Afoula. Pour elle, cette autoroute symbolise peut-être la possibilité d'un retour à Tel-Aviv, d'où la policière a été récemment mutée.

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   La police locale ne semble pas très ardente au travail... et surtout veille à respecter les notables du coin. On le constate notamment avec l'affaire de la disparition d'une femme, Orly, peu avant le dixième anniversaire de la mort de son mari, fils d'un entrepreneur du BTP qui semble connaître tout le monde.

   Le problème est que personne n'a signalé la disparition de la veuve (qui n'en est pas à sa première tentative), alors que son téléphone portable a été trouvé au bord d'un champ de maïs. On fait comprendre à la policière qu'il ne faut pas trop embêter la famille de l'entrepreneur. Ses deux fils sont jadis partis se battre au Liban. L'un n'est pas revenu, l'autre, qui travaille dans une pépinière, a été marqué à vie.

   Un mystère plane, donc, que les patients et laborieux efforts de Daphna vont tenter d'éclaircir. Le problème est que la manière dont l'enquête est menée n'est pas très réaliste. Je ne suis pas au fait des procédures en Israël, mais il me semble tout de même que la policière enfreint pas mal de règles (de procédure comme de prudence). Je suis finalement arrivé à la conclusion que le réalisme n'était pas le souci de l'auteure du film, l'enquête n'étant qu'un prétexte pour aborder certaines thématiques.

   Au cœur de l'intrigue se trouve la place des femmes dans cette ville provinciale qui semble fortement marquée par la domination masculine. Les quatre personnages féminins un tant soit peu développés sont tous de potentielles victimes... tout en ayant la possibilité, à certains moments, de mener le jeu. Ainsi, la disparue, Orly, ravissante trentenaire, faisait tourner la tête de bien des hommes, mais était aussi un objet de convoitise. La policière Daphna se fait rapidement gifler au cours de son enquête, puis agresser par un motard. Mais elle peut menacer des hommes, voire les mettre en garde à vue. Sa supérieure hiérarchique est à peine mieux lotie. En tant que cheffe du poste de police, elle fait partie des notables, mais, quand l'entrepreneur de BTP vient lui faire la leçon dans son propre bureau, elle est obligée d'obtempérer. Quant à la belle-mère de la disparue (épouse du chef d'entreprise), elle symbolise la génération en apparence soumise, mais qui dispose de discrètes marges de manœuvre.

   En parallèle est développée la thématique de la sororité (pour employer un terme à la mode). Plus le film avance, plus deux femmes qu'a priori tout oppose voient leurs profils se rapprocher. Il s'agit de la disparue (archétype de la jolie fille, en apparence un peu superficielle) et de la policière, célibataire sans enfant, dont la cinéaste a voulu faire, au départ, un personnage aussi peu glamour que possible : elle est mal coiffée, porte des lunettes à la Harry Potter, s'habille comme une demi-clocharde et mange vraiment salement, comme on prend bien soin de nous le montrer à plusieurs reprises. On comprend toutefois assez vite que Daphna est elle-même une jolie jeune femme, mais qu'elle s'oppose, par sa manière de vivre, aux stéréotypes de genre imposés aux femmes. Comme elle a aussi envie de vivre, de vibrer, il lui faut tout de même (parfois) faire des concessions... Petit à petit, la réalisatrice instille l'idée d'une quasi-gémellité entre Orly et Daphna.

   Du coup, on comprend mieux pourquoi la manière dont l'intrigue policière est menée semble artificielle. Elle n'est qu'un cadre pour un propos militant. C'est tout à fait louable, mais cela ne fait pas forcément un bon film.

Commentaires

C'est long, lent, mou... Je n'en pouvais plus d'attendre la fin et de m'agacer sur les comportements invraisemblables de la policière. Et cette scène inutile, comme beaucoup, et interminaaaaaaable du pique nique nage baise au bord de l'eau ! Bravo d'avoir pu être si long.

Écrit par : Pascale | jeudi, 22 août 2024

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