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dimanche, 20 octobre 2024

The Apprentice

   Le titre de ce demi-biopic de Donald Trump fait allusion à quelque chose qu'on ne verra pas dans ce film : la période (2004-2015) durant laquelle il a animé une émission de télé-réalité, au cours de laquelle il s'est rendu célèbre par la formule : « You're fired ! »  (Vous êtes viré !).

   En revanche, on suit bien les débuts du fils d'un magnat de l'immobilier, dans les années 1970-1980. C'est une sorte de roman de formation, qui voit un gosse de riche, au départ timide et plutôt respectueux des règles, devenir un requin des affaires. Dans le rôle de Trump, Sebastian Stan (le Soldat de l'hiver chez Captain America) est assez convaincant... moins toutefois que le vrai Trump, qui est lui-même acteur de sa vie. Pas facile d'imiter le modèle sans le caricaturer.

   La véritable révélation (dans tous les sens du terme) de ce long-métrage est Jeremy Strong, qui incarne Roy Cohn, considéré comme le mentor -je dirais même le Pygmalion- de Trump : il l'a façonné, avec un mélange de rudesse et de tendresse (une tendresse plus sentimentale que paternelle, Cohn étant homosexuel).

   La première partie est pour moi la plus intéressante, bien que la moins spectaculaire : on y découvre un Donald Trump Jr emprunté, cherchant à se faire un prénom. Son père avait d'abord misé sur son frère aîné, qui l'a déçu. Lui-même n'avait au départ rien d'un entrepreneur charismatique. Ne se droguant pas, ne buvant pas d'alcool, croyant au grand amour, respectant la loi, le jeune homme ne ressemble guère moralement à celui qui est devenu, des années plus tard, président des États-Unis. La manière dont l'avocat véreux, ami de la Mafia, à l'occasion maître-chanteur, va lancer la carrière de Trump est fort bien mise en scène (par l'auteur des Nuits de Mashhad)... et ruine la légende que ce dernier a tenté d'imposer. Si le gosse de riche est devenu multi-millionnaire, c'est en mentant, en trichant, en corrompant, en trahissant voire en volant.

   L'autre facette intéressante de cette première partie est la formation du couple qu'il forme avec Ivana, très bien interprétée par Maria Bakalova. Elle est certes très belle, mais elle tranche sur le profil classique des chasseuses de mari riche : elle compte mener sa propre carrière et veut conclure un mariage d'amour. Les débuts sont filmés comme une comédie romantique, avant que les choses ne se gâtent.

   C'est d'ailleurs au sein de la relation de couple que le renversement se fait sentir en premier. A la flamme des débuts a succédé une relation de convenance, qui vire au sordide lors de la scène de viol conjugal.

   A partir de ce moment, on comprend que, non seulement l'élève n'a plus besoin du maître, mais qu'il l'a dépassé, tout comme il avait auparavant pris le dessus sur son frère aîné puis sur son propre père, dont il estime avoir éclipsé le succès.

   Je trouve néanmoins que la peinture du Trump triomphant est moins novatrice que celle du débutant. J'aurais aimé quelque chose de plus cinglant : je pense que des partisans de Trump pourraient apprécier ce film, qui retrace la success story d'un winner sans scrupule, qui obtient l'argent, les jolies femmes et la célébrité, en attendant le pouvoir.

23:19 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

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