mardi, 29 octobre 2024
Challenger
Ce film de boxe est une comédie douce-amère, au centre de laquelle se trouve une sorte de Rocky Balboa picard, un boxeur amateur qui n'a jamais perdu un combat... sans en avoir gagné aucun ! En effet, dans la vie comme sur un ring, Luka Sanchez (Alban Ivanov, épatant) a la faculté de savoir encaisser un max, la plupart du temps sans rendre de coup... et pourtant, il a une sacrée gauche (une "fausse patte" qui n'est pas sans rappeler celle de Rocky, dans le premier film de la franchise).
Cela commence comme le portrait d'un loser sympathique, commis de cuisine dans un restaurant quelconque, moqué par ses collègues, méprisé par sa patronne. Il n'y a guère que son amie Stéphanie (Audrey Pirault, extra !) pour le supporter... dans tous les sens du terme : opératrice de centre d'appel, fan de boxe et gameuse de choc, elle joue le rôle de manageuse pour un pugiliste que (presque) personne ne cherche à affronter. Le premier combat organisé se révèle une belle surprise !
Mais, heureusement pour Luka, le destin va (enfin) croiser sa route. Dans sa région évolue un pro qui ambitionne un jour de défier le champion d'Europe. Ce pro est un gros blaireau (façon footeux arrogant ou rappeur bling bling), coaché par un duo de pieds-nickelés qui mérite le détour : Soso Maness et David Salles. Le trio qu'ils forment est joyeusement pathétique.
Dans des circonstances que je me garderai de révéler, Luka se retrouve propulsé au premier plan de l'actualité, défiant le champion d'Europe qui, jusqu'à présent, a remporté tous ses combats par KO.
La célébrité toute neuve de notre héros est l'occasion pour le réalisateur (Varante Soudjian) de brocarder certains des travers contemporains : la quête effrénée de vedettariat, le rôle des influenceuses, l'appât du gain... et un certain goût pour les fringues moches et voyantes.
Cette seconde partie n'est pas traitée que sur le mode de la dérision. Luka va vraiment s'entraîner pour le match, sous la houlette de l'ancien adversaire de son père, un ex-champion complètement psychopathe, incarné avec une évidente gourmandise par Moussa Maaskri. Dans le même temps, on se pose des questions sur la relation entre Luka et sa manageuse.
L'apogée est atteint lors du combat final, filmé avec un incontestable savoir-faire et un grand souci de réalisme. Face à Luka/Alban se trouve le redoutable Joshua, incarné par Jonas Dinal, à l'impressionnante musculature. Certains spectateurs seront surpris d'apprendre qu'il n'est pas un boxeur recruté spécialement pour ce rôle, mais un authentique acteur, qui a suivi un entraînement draconien (tout comme Ivanov, d'ailleurs).
Cette "petite" comédie est une excellente surprise.
22:06 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Commentaires
Ah tu me tentes... J'ai toujours peur avec les comédies qui versent vite dans le franchouille.
Écrit par : Pascale | mercredi, 30 octobre 2024
Répondre à ce commentaireBonjour Henri Golant, une comédie en effet très sympathique. J'ai aussi aimé le cacatoès. Bonne journée.
Écrit par : dasola | samedi, 02 novembre 2024
Répondre à ce commentaireQuel malappris, celui-là !
Écrit par : Henri G. | samedi, 02 novembre 2024
Tu l'as bien vendu mais j'ai trouvé cela poussif et totalement prévisible. J'ai souri quelques fois mais sans plus.
Ce n'est pas franchouille comme je crains toujours mais sans intérêt pour moi.
Écrit par : Pascale | samedi, 02 novembre 2024
Répondre à ce commentaireJe trouve les deux personnages principaux (le boxeur amateur et sa manageuse) touchants. Ce ne sont pas des gagnants de notre société et ils essaient de s'en sortir. Il n'y a pas de glorification, plutôt de l'autodérision.
J'ai aussi bien aimé l'ironie à propos de certains comportements à la mode, que certains médias ont parfois la faiblesse de présenter à nos jeunes comme de nouveaux modèles.
Écrit par : Henri G. | dimanche, 03 novembre 2024
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