mardi, 24 décembre 2024
Kraven the Hunter
Ambiance masculiniste (grosses voix, gros muscles, gros guns...) pour ce film de super-héros, issu de la galaxie Marvel, mais adapté par la Columbia, pas par Disney (ce qui a son importance). Ici, pas (trop) de "politiquement correct", mais de l'action et des sentiments forts.
La première séquence nous montre le héros dans ses œuvres, en prison, en Russie. Il n'est pas tout à fait ce qu'il prétend être... mais je n'en dirai pas plus. Au niveau de l'ambiance, on pense un peu à Black Widow.
La suite est un long retour en arrière, pour comprendre d'où vient Kraven le chasseur, Sergeï Kravinov de son vrai nom. Son papounet est un chef mafieux sans foi ni loi, interprété par Russell Crowe. Sergeï a un frère, Dimitri, plus "artiste" que lui. Popov Crowe les élève à la dure, les éloignant de leur mère (qu'il a peut-être fait zigouiller), voulant en faire de véritables prédateurs, au sens propre comme au figuré. Il ne pouvait pas prévoir que la séance de chasse programmée en Tanzanie allait changer l'un de ses fils à jamais.
Cette séquence africaine est l'occasion de découvrir le principal personnage féminin de l'histoire, Calypso. Ravissante, courageuse et humaniste, elle est incarnée par la délicieuse Ariana DeBose, repérée notamment dans le West Side Story de Spielberg et le récent Argylle.
Des années plus tard, on retrouve l'adolescent mourant devenu un redoutable tueur. Comme il s'en prend à ces enflures de braconniers, aux connards de trafiquants et aux salopards de tueurs de la mafia, on ne peut que saluer son action de salubrité publique, même si elle s'éloigne quelque peu (par les méthodes) de celle d'une jeune et brillante avocate... qui ressemble bigrement à la jeune femme qui a jadis sauvé Sergeï.
Sur la forme, c'est une grande réussite. Dans certains plans subjectifs, on a réussi à intégrer la nouvelle vision des choses que possède le héros, grâce aux transformations qui se sont opérées en lui. Rapide, précis et impitoyable, il est comme une nouvelle version de Wolverine. C'est dire... et ce n'est donc pas destiné au jeune public, tant c'est violent.
Sur le chemin de Kraven vont se dresser deux redoutables adversaires, eux aussi dotés de super-pouvoirs. La manière dont il réussit à les vaincre, aidé par Calypso, est ma foi assez brillamment mise en scène. JC Chandor (repéré jadis avec Margin Call) ne s'embarrasse pas de subtilités et son principal interprète (Aaron Taylor-Johnson, vu récemment dans Bullet Train), musculeux à souhait, s'est parfaitement coulé dans le rôle.
J'ai passé un excellent moment, tout comme les dames qui m'accompagnaient, l’œil luisant devant la plastique d'Aaron. (Riri, va falloir que tu te remettes sérieusement au sport !)
21:04 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Harriette Potter à l'école des Barbie
J'ai failli commencer ce billet en écrivant que Wicked est le nouveau film de Noël de chez Disney. On y trouve du merveilleux (notamment des magiciennes), des paillettes, du rose, des animaux qui parlent (une ourse, un bouc...), une romance... et des chansons... à ceci près que ce film n'est pas une production Disney, mais Universal. Il n'en respecte pas moins les codes du genre, y compris au niveau de la "modernisation" des personnages : la foule d'étudiant(e)s comprend des Blancs, des Noirs, des Asiatiques, des gros, des sveltes et des maigres, des bien et mal coiffés, des hétéros et des homos.
C'est plutôt épatant au niveau des décors, des costumes et des effets spéciaux. Je dois aussi reconnaître que les chorégraphies sont très réussies, quand bien même elles illustrent des chansons horripilantes (entendues en version originale).
Outre ces chansons, plusieurs choses m'ont agacé, à commencer par deux des personnages principaux. La fée Galinda (incarnée par Ariana Grande, qui semble faite pour le rôle), est une insupportable pétasse, une caricature de blonde superficielle, qui ne pense qu'à devenir encore plus populaire. (C'est là que je me suis dit que l'absence de téléphone portable nuisait au caractère narcissique de nombreux personnages.) Le pire est qu'elle fait l'objet d'une admiration quasi unanime. Les autres étudiants (des moutons bouffés par le système) semblent encore plus crétins qu'elle...
... à l'exception notable d'Elpheba, l'un des rares personnages un peu consistants de cette histoire. Elle est interprétée par Cynthia Erivo, qui fait très bien le job (tout comme la gamine chargée de l'incarner jeune), mais qui est hélas trop âgée pour le rôle, ce qui, malgré les retouches numériques et les couches de maquillage, se voit assez souvent à l'écran.
Complète ce duo d'adversaires devenues copines un dernier arrivant, le beau gosse de la fac, un prince aussi creux qu'un coquillage moisi, qui chante son désir de ne rien foutre dans la vie, à part claquer le pognon de ses parents faire la fête. Ce programme hautement démagogique recueille un franc succès, jusque dans la bibliothèque de l'école de magie. Voilà donc les modèles que l'on propose à notre jeunesse...
On me rétorquera que Galinda comme le prince connaissent un début d'évolution, celui-ci se mettant curieusement à réfléchir, ce qui suscite la stupeur chez ses proches. (C'est l'un des rares gags du film). Galinda elle se veut plus gentille... à condition que cela la rende plus populaire.
Dans cette meringue fric et toc s'insinue toutefois un fil narratif à contre-courant de ce "meilleur des mondes". Un mouvement anti-animaux qui parlent grandit et ceux-ci petit à petit disparaissent. Seule Elpheba semble s'en soucier, jusqu'au moment où l'apprentie magicienne rencontre le maître du monde merveilleux : le Magicien d'Oz. Sans en dire trop, je peux dire que Jeff Goldblum, tout comme Michelle Yeaoh, apportent un peu de finesse dans un jeu des acteurs globalement caricatural. (Mais je pense que les personnages ont été écrits comme ça.)
Du coup, dans sa troisième partie, le film prend un tour plus intéressant et invite au final ses spectateurs à se méfier des apparences. Mais, avant cela, il faut se fader les deux heures du début... le tout (2h40) constituant la première partie d'un diptyque, la seconde devant sortir l'an prochain sur nos écrans.
12:41 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films