jeudi, 10 juillet 2025
L'Accident de piano
Le Dupieux nouveau est arrivé, un an après une cuvée remarquable, composée de Daaaaaali ! et du Deuxième Acte. L'image du piano suspendu nous est immédiatement proposée, sans que l'on connaisse la suite... et l'on se demande si Quentin va nous la proposer, coquin comme il est.
En attendant, on suit un étrange duo, composé de Magalie (influenceuse de l'extrême) et de son esclave larbin employé assistant. Au début, j'ai trouvé que le duo d'acteurs ne fonctionnait pas très bien. Il me semble que Jérôme Commandeur (qui sort ici de sa "zone de confort") avait du mal à trouver le ton juste face à Adèle Exarchopoulos, pas complètement convaincante, mais en plein dans son trip.
Le film commence à devenir intéressant quand débarque la journaliste, incarnée par Sandrine Kiberlain. Je trouve que la joute verbale (à fleurets plus ou moins mouchetés) entre les deux protagonistes féminines mérite le détour, Sandrine me paraissant plus impressionnante qu'Adèle, pas tout à fait libre de son jeu, engoncée qu'elle est dans son attirail (perruque + plâtre + appareil dentaire). A noter aussi la bonne prestation de Karim Leklou, dans un rôle secondaire, mais marquant.
Je rassure les (potentiels) spectateurs : on finit par découvrir ce en quoi consiste le fameux accident... et cela devient excellent. Le film part un peu en vrille. Pendant la dernière demi-heure, je me suis régalé.
Cerise sur le gâteau : la cruauté visuelle s'accompagne d'une double dénonciation, celle de la quête éperdue de célébrité et celle de la cupidité.
Le film, pour anodin qu'il paraisse de prime abord, est en fait très fort et, une fois n'est pas coutume, Quentin a su conclure son histoire. J'en déconseille toutefois la vision aux âmes sensibles.
10:13 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films