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samedi, 01 juin 2024

Le Deuxième Acte

   C'est le nouveau Dupieux, le deuxième (et peut-être pas second) de l'année 2024, après l'enthousiasmant Daaaaaali ! On y retrouve le goût du réalisateur pour la mise en abyme (déjà visible dans Réalité) et la confusion entre fiction et réalité.

   Le titre est polysémique. On peut le comprendre comme une annonce du déroulement du film : la séquence initiale (le premier acte) n'est pas incluse dans le dispositif qui s'enclenche avec la seconde (donc le deuxième acte). C'est aussi une manière d'exposer la construction de la majorité des séquences, qui sont constituées de deux trames scénaristiques différentes (et successives), l'une prenant place dans une fiction dirigée par... une intelligence artificielle, l'autre trame évoquant la vie personnelle des acteurs. (Il y a même trois trames, puisque le scénario conçu par l'IA « David » contient déjà une mise en abyme, à laquelle Dupieux ajoute la sienne...)

   En plus de la découverte de la construction intellectuelle, le plaisir vient de l'interprétation à multiples facettes des comédiens, quatre pointures qui se sont prêtées au jeu de Dupieux. Les deux qui m'ont le plus impressionné sont Léa Seydoux et Vincent Lindon. On ne s'étonnera pas que la première incarne une comédienne ambitieuse, mais je trouve qu'elle interprète son personnage avec une fraîcheur inédite, peut-être parce que ce rôle-ci lui parle plus que ceux, glamours, auxquels on a tendance à la confiner. Et puis, quel plaisir que de l'entendre affirmer, dans les toilettes d'un restaurant miteux de Dordogne, qu'elle est « une voyante du cul » !

   Le film contient d'autres petits morceaux de bravoure, comme lorsque deux hommes sont filmés en travelling arrière, en train de discourir des choses de la vie et que l'un d'entre eux finit par s'exclamer que « Les nouilles, elles sont bien dures, là ! »

   A sa manière, Dupieux philosophe sur le monde contemporain (occidental), ses manies, ses modes, ses angoisses... et il adresse quelques piques au monde du cinéma. (Je pense que les gens de ce milieu ont dû comprendre mieux que moi à qui en particulier s'adresse telle ou telle critique formulée à travers le comportement d'un des personnages.)

   En vedette vieillissante du Septième Art, Vincent Lindon nous livre une fort belle composition, réussissant, dans la même prise (un de ces plans séquences qu'affectionne Dupieux) à interpréter successivement deux personnages aux tempéraments différents. (Léa Seydoux y parvient de manière tout aussi convaincante, alors que Louis Garrel et Raphaël Quenard ont plus de mal à passer rapidement d'un registre à l'autre.)

   Même si certains plans semblent avoir été tournés avec les pieds, l'énergie qui se dégage de l'ensemble m'a conquis... et j'ai souvent ri !

23:39 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

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