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lundi, 14 juillet 2025

Indomptables

   Cette courte (1h20) fiction prend la forme d'un polar sociétal, à Yaoundé, au Cameroun. On y suit le commissaire Billong, un notable d'origine modeste, très attaché au protocole, au respect des règles et de la loi. Il a cinq enfants, sans doute de deux épouses différentes... et le sixième est en route. Il essaie de régir son foyer comme il procède dans son métier, avec méthode, respect... et beaucoup d'autorité.

   Tout dérape quand, une nuit, le corps d'un de ses collègues est découvert, dans un bidonville local. L'enquête se révèle particulièrement délicate : les habitants, qui apprécient peu la police, ne parlent pas, alors que la hiérarchie met la pression sur les enquêteurs, qui ne sont pas tous aussi rigoureux que Billong, loin de là. Dans le même temps, l'ambiance se dégrade au sein de son foyer. Son épouse actuelle et deux de ses enfants se rebellent.

   Je trouve que c'est une bonne idée de placer en parallèle l'évolution de l'enquête et celle de la vie familiale. Leur comparaison n'est pas schématique, chaque arc narratif ayant son existence propre.

   Évidemment, le travail des policiers est l'occasion de montrer les dessous de la vie à Yaoundé : les coupures d'électricité, le trafic de drogues, les combines des uns et des autres, la précarité économique du plus grand nombre. Il y a aussi une vie foisonnante, autour des bars, des petits commerces de bouche (tenus en général par des femmes)... et du football (ici féminin). A travers les personnages des fils du commissaire, Ngijol montre la tension entre tradition (le travail à l'école, le port d'une sorte d'uniforme, le respect du père) et la modernité (le gangsta rap, le smartphone, les programmes télés d'inspiration occidentale...).

   Justement, Ngijol est le principal atout du film, qu'il a coécrit et réalisé. Je l'ai trouvé excellent en commissaire autoritaire, petit à petit dépassé par les événements. Le paradoxe est qu'il est finalement plus à l'aise dans l'enquête criminelle (plutôt complexe) que dans la gestion de ses problèmes familiaux. Même s'il écrase un peu le film, on peut noter la présence de deux beaux personnages féminins : celui de la mère et celui de la fille aînée.

   Ce petit film sort de l'ordinaire. Il mérite vraiment le détour.

07:34 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

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