dimanche, 26 octobre 2025
Marche ou crève
Stephen King est à la mode, outre-Atlantique. Cette année 2025 aura vu les adaptations d'au moins trois de ses œuvres sortir sur nos écrans, puisque ce film-ci succède à The Monkey et à Life of Chuck.
Dans un futur proche dystopique, de jeunes hommes participent à un concours sordide : une marche de la mort, dont l'unique vainqueur empoche une grosse somme et a droit à la réalisation de son vœu le plus cher. Ceux qui abandonnent en cours de route, ou qui ne respectent pas le rythme imposé, sont exécutés. La compétition a lieu sous la surveillance d'une escouade militaire et elle est suivie par les médias, lorsque les candidats traversent une ville.
Voici donc une histoire de couilles, cinquante paires pour être précis, puisque chaque État des États-Unis est représenté par un candidat. A ces cent boules il faut ajouter celles des soldats qui encadrent la compétition, ravitaillent les concurrents... et procèdent aux exécutions.
La présence féminine est donc rare en ce film. Celle que l'on voit le plus est la mère du héros (Ray Garraty), caricaturée en chialeuse. On croise aussi quelques jeunes femmes sur les bords de la route, de manière fugace.
On est donc globalement entre mecs... mais ceux-ci n'ont pas grand chose à dire. Bien entendu, on attend les moments de tension, ceux au cours desquels les candidats qui ont reçus leurs trois avertissements vont se faire dézinguer, mais on finit par s'en lasser. Quant à l'espèce de camaraderie qui naît entre certains concurrents, elle m'est apparue un peu artificielle, connaissant l'enjeu et les règles. Mais, aux States, il est possible qu'on ait apprécié cette ambiance de Bros, qui est très tendance.
Enfin, au niveau du suspens, l'intrigue ne réserve guère de surprises. Ce n'est pas pour me vanter, mais, dès le début, j'avais misé sur les bons chevaux : j'avais parié sur l'identité des deux derniers... et je ne me suis pas trompé. Il faut dire que la manière dont les candidats sont filmés, alliée à une bonne dose de "politiquement correct", nous balise le chemin.
Je me suis ensuite tourné vers le roman de King (un de ses premiers, publié sous le nom de Richard Bachman), que je n'avais jamais lu.
Sans surprise, l'intrigue du bouquin est plus fouillée que celle du film. Davantage de personnages sont développés... et les concurrents sont au nombre de 100, au départ (deux par État), auxquels il faut ajouter autant de potentiels remplaçants. L'un des protagonistes est d'ailleurs un de ces remplaçants, qui a "bénéficié" des désistements de dernière minute de quelques sélectionnés pour accéder à la compétition.
Le livre m'a semblé plus cru que le film. Datant de la fin des années 1970, il n'est pas affadi par les idées à la mode de notre époque, ni par la volonté de plaire à tout le monde (ce qui caractérise le film, qui a tendance à ménager la chèvre et le chou). Donc, dans le livre, la bande de mecs âgés grosso modo de 16 à 25 ans parle de filles et de cul, ce qui ne ressort que de manière très aseptisée dans le film. Dans les tensions entre candidats (et dans les pensées de l'un d'entre eux), on note aussi une part d'homophobie, tandis qu'une certaine attirance sentimentale naît entre deux d'entre eux (ce que le film ne traduit qu'à la toute fin, de manière un peu abrupte). Enfin, le passé des candidats est plus développé dans le roman.
Bref, j'ai trouvé celui-ci plus intéressant que le film... mais aussi plus long. Mais cette intrigue ne m'a pas particulièrement passionné, parce que je trouve ce jeu de la mort à la base complètement débile. Les participants n'ont pas agi sur un coup de tête. Ils ont été sélectionnés, ils se sont entraînés, ils ont eu l'occasion de se rétracter... Leur désir de participer, malgré tout, révèle soit un profond désespoir, soit une authentique connerie.
09:21 Publié dans Cinéma, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, roman, littérature, livres, livre, romans



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