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samedi, 08 novembre 2025

Predator : Badlands

   Depuis qu'elle racheté la Twentieth Century Fox, la firme aux grandes oreilles a décidé d'en relancer certaines franchises, jugées potentiellement très lucratives. Tel est le cas de Predator, dont les nouvelles aventures n'ont pourtant eu droit, dans un premier temps, qu'à une sortie sur plate-forme.

   Cette fois-ci, c'est sur grand écran qu'on peut profiter de la traque menée par les plus redoutables chasseurs que l'univers ait connus. Au tout début, ce sont deux frères qui s'affrontent, avant qu'on ne découvre... leur papounet. (A la toute fin de l'histoire, il est question d'un quatrième membre de la famille, dont le surgissement annonce sans doute une suite.) Dans la famille Predator, le géniteur est le mâle dominant, le plus impitoyable, le plus brutal... et il veut que ses fils soient comme lui, ne supportant pas la moins faiblesse.

   Cette histoire-ci introduit donc plusieurs nouveautés. Outre un esprit de clan très particulier, on découvre que les tueurs ont un langage (présenté sous-titré). Mais, surtout, l'intrigue place au premier plan un quasi-loser, le frère cadet, un peu moins redoutable, un peu moins cruel que les autres membres de la famille... mais aussi sanguinaire sur le fond. Cela suffit toutefois pour qu'il soit considéré comme une lavette !

   Dans des conditions que je ne révèlerai pas, Dek (parce qu'en plus, le Predator a un nom) échappe à la mort et quitte sa planète d'origine. Son objectif est de réaliser un exploit, une chasse d'exception qui lui permettra (rayer la mention inutile) : d'être autorisé à revenir sur sa planète / de retrouver sa place dans le clan / de prouver que c'est lui qu' a la plus grosse.

   Plus classiquement, la suite propose une sorte de roman de formation. Dek est confronté à un choix. Soit il suit la tradition fixée par son clan, soit il trace sa propre route. La planète à l'environnement apocalyptique sur laquelle il atterrit va le pousser à faire ce choix. Sur celle-ci, on peut être à la fois la proie et le chasseur, tant le nombre de prédateurs potentiels est élevé. On ne sait jamais où va se nicher le danger, comme va rapidement le découvrir Dek, dans une séquence à la fois brillante et (un poil) humoristique. C'est aussi la marque de ce long-métrage, qui perpétue (efficacement) la tradition de l'action ultra-violente mâtinée d'effets spéciaux (brillants... merci Lucasfilm). Fort heureusement, la demi-douzaine de scénaristes a pensé à assaisonner le tout de scènes cocasses, où est à l’œuvre un comique de situation. J'ajoute que les dialogues sont parfois savoureux (quand ils ne sont pas sentencieux), à double sens, jouant sur le contraste entre le narcissisme du tueur orgueilleux et l'empathie d'un demi-humanoïde, Thia, qui a la plastique avantageuse d'Elle Fanning. Dans un rôle double, la comédienne (vue notamment dans Les Proies, Mary Shelley et Un parfait inconnu) confirme qu'elle n'est pas qu'une ravissante poupée.

   Dans un premier temps, Thia occupe la place du comparse bavard, à la fois acolyte du "héros" mais aussi un peu boulet sur les bords. On pense, par exemple, au duo formé par Shrek et son âne. Ce duo va rapidement devenir un trio, avec l'ajout d'une sorte de singe carapaçonné (qui réserve quelques surprises). Ce personnage-là joue à la fois le rôle d'animal de compagnie et de substitut d'enfant. En effet, au contact de Thia, Dek petit à petit s'humanise, à tel point qu'on finit par penser être face à une sorte de famille recomposée, avec le papa bourrin, la maman savante et le bambin facétieux. (Back to the basics, comme on dirait, chez Disney.)

   J'ai été emporté par ces aventures. C'est feuilletonnesque à souhait, visuellement impressionnant et marqué par un humour souvent savoureux (un peu macabre il est vrai, mais c'est tout à fait à mon goût). J'ai particulièrement aimé la séquence durant laquelle la partie basse du corps de Thia se met à évoluer en totale autonomie, à l'intérieur d'un camp retranché... Il vaut mieux ne pas se trouver sur son chemin ! (Cela m'a rappelé l'évasion de Harley Quinn dans The Suicide Squad.)

   Sur le fond, l'intrigue n'est pas complètement idiote. Les scénaristes veulent nous montrer que les grosses bêtes ne sont pas les prédateurs les plus à craindre. Plus redoutable encore est la Weyland Corporation, un évident clin d’œil à la saga Alien (que complète le personnage de Thia, qui n'est pas sans rappeler Call, interprété par Winona Ryder dans Alien, la résurrection). Les humains se trouvant à la tête de la multinationale de biotechnologies pourraient donc être les prédateurs ultimes... à ceci prêt qu'il semble désormais qu'une intelligence artificielle ait pris le contrôle de l'entreprise, dirigeant une armée d'humanoïdes.

   Vivement la suite !

09:56 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films