jeudi, 23 octobre 2025
Marcel et Monsieur Pagnol
De Marcel Pagnol, j'ai gardé en mémoire quelques lectures d'adolescence (notamment Le Château de ma mère) et des films très "couleur locale", truculents. Mais, si je me suis tourné vers ce long-métrage d'animation, c'est parce qu'il a été tourné par Sylvain Chomet, auquel on doit, entre autres, Les Triplettes de Belleville et L'Illusionniste.
Visuellement, on retrouve la patte du cinéaste. C'est soigné, dans un style qui mélange le réalisme et les envolées poétiques, la description des étapes de la vie de Pagnol cohabitant avec des moments plus surréalistes... à commencer par le dialogue entretenu entre l'artiste âgé et la version "gamin" de lui-même.
Je ne suis pas spécialiste de la vie de Pagnol. J'ai donc appris des trucs. L'homme a connu des moments de bonheur et d'autres de grande tristesse. Il a dû encaisser, jeune, le décès de sa mère adorée, puis celui de l'un de ses frères, enfin, plus tard, celui de sa fille. Tout cela est amené avec délicatesse et la présence de fantômes comme les retours en arrière gomment un peu l'aspect macabre.
Au niveau de la carrière, on suit d'abord l'apprenti-écrivain (fils d'un instituteur très IIIe République), poète puis auteur de théâtre. On découvre l'ambiance dans ce milieu, durant l'Entre-deux-guerres, juste avant que le cinéma parlant ne vienne concurrencer l'art dominant. Pagnol s'y est lancé avec enthousiasme, allant jusqu'à créer ses propres studios (en Provence), dont le fonctionnement est devenu compliqué pendant la Seconde Guerre mondiale.
Ce biopic illustré est donc aussi un pan d'histoire politico-culturelle française, ressuscitant par exemple la figure de Raimu (Fernandel étant moins présent). On y croise aussi des comédiennes à fort tempérament, des investisseurs à moitié magouilleurs... et des gens ordinaires, pris dans la vie comme elle va. L'ambiance est en général douce, avec de la malice, beaucoup de petits traits d'humour. On n'éclate pas de rire, mais l'on a souvent le sourire aux lèvres.
Je recommande vivement.
18:36 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films


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