vendredi, 28 novembre 2025
Le Gang des Amazones
Cette fiction s'inspire d'une authentique (et "vieille") histoire, celle d'une bande de braqueuses, pas vraiment professionnelles, qui a sévi pendant plusieurs mois en Provence, entre Carpentras et Avignon.
Du coup, dans cette tentative de reconstitution, il y a du soleil et des accents chantants, qui contrastent avec la misère sociale de la plupart des protagonistes. C'est ce qui relie quatre des cinq amies d'enfance, tout confrontées à d'importants problèmes personnels : Laurence (Laura Felpin, étonnante) est battue par son compagnon, Carole (Mallory Wanecque) ne supporte plus le climat familial (assez réac), Hélène (Izïa Higelin, étonnamment bonne), mère de trois enfants, abandonnée par tous les hommes de sa vie (son père et les géniteurs de ses enfants), n'arrive plus à joindre les deux bouts, Malika (Kenza Fortas, convaincante) a quitté une cité HLM pour tenter d'échapper au déterminisme social... ce que peine à faire sa sœur Katy (Lina Khoudri, épatante), qui sort de prison.
Ces (futures) prédatrices (qui ont tout de même braqué six banques, l'une d'entre elles deux fois) sont donc à la base plutôt des victimes... du moins, pas des gagnantes au jeu de la société française des années 1980. Elles sont aussi fort charmantes, sexualisées par leurs tenues et la manière qu'a la réalisatrice de les filmer. Voilà qui a de quoi contenter le vieux mâle hétérosexuel que je suis. Mais, si ce film avait été tourné par un mec, peut-être que quelques voix se seraient élevées contre la manière de représenter ces jeunes femmes, plus "sexy" que leurs modèles, que l'on peut découvrir dans le documentaire que leur a jadis consacré la regrettée Solveig Anspach.
La première partie ne manque pas de comique, notamment quand on nous montre les débuts approximatifs des apprenties braqueuses. Au départ déguisées de manière à passer pour des hommes, elles ont dérouté les enquêteurs, qui ont pensé avoir affaire à des adolescents. Quand ils ont commencé à soupçonner certaines des jeunes femmes d'être mêlées aux braquages, ils ont pensé qu'elles étaient les petites copines des vrais truands.
Autre qualité du film : il ne tombe pas dans l'angélisme, même si cela met du temps à venir. Quelques tensions apparaissent entre les filles, certaines étant moins prudentes que d'autres, limite flambeuses. On les sent (déjà) bouffées par la société de consommation... et peu soucieuses du traumatisme qu'elles peuvent provoquer chez les clients et les employés des banques. A ce titre, en dépit de la belle plaidoirie de l'un des avocats de la défense, les scènes de procès apportent un précieux contrepoint.
J'ai au final été touché par ces parcours de femmes, dont on apprend, à la toute fin, ce qu'elles sont devenues depuis. Lors de la séance, j'étais le seul homme dans une salle quasi exclusivement féminine, hélas peu remplie.


Commentaires
Le comique et le fait qu'elles soient bouffées par la société de consommation m'ont échappé. Elles remplissent leurs caddies...
Et tu as l'air plutôt chaud ! Tu dragues dans les cinémas ?
Écrit par : Pascale | vendredi, 28 novembre 2025
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