samedi, 15 novembre 2025
Insaisissables 3
Il a fallu attendre presque dix ans après le deuxième volet pour voir sortir les nouvelles aventures des magiciens-cambrioleurs, adeptes de la communication de masse... et un peu justiciers sur les bords.
On a visiblement essayé de réunir le maximum de personnages présents dans les deux précédents films. Du coup, le trio de mecs, incarnés par Eisenberg, Harrelson et Franco, retrouve les deux acolytes féminins, interprétés par Isla Fisher et Lizzy Caplan. On leur a adjoint deux vieilles connaissances, une que l'on voit plutôt au début (Morgan Freeman, tout droit sorti de l'EHPAD), l'autre à la fin (Mark Ruffalo).
La nouveauté vient de l'introduction d'un trio de djeunses, présentés comme les émules des prestigieux anciens. La séquence introductive les montre dans leurs œuvres, l'illusion et les faux-semblants étant évidemment de mise.
C'est bien conçu, scénaristiquement et visuellement. Derrière la caméra se trouve Ruben Fleisher, auquel on doit, entre autres, Venom, Retour à Zombieland et Uncharted. On pourra regretter que la réalisation soit toujours aussi tape-à-l’œil mais, franchement, tout ce qui touche à l'illusion, à la tromperie est réussi. On est impressionné par les trucages et l'on se prend à essayer de deviner comment telle ou telle supercherie a été montée, même si, au bout du compte, la vraisemblance n'est pas toujours de mise.
La confrontation puis l'association des "anciens" et des "modernes" porte ses fruits. Au début, on sent poindre de petites rivalités entre les magiciens. L'écart de générations est perceptible, à tel point qu'on s'attend à ce que l'un des trois djeunses balance un « OK, boomeur » à l'un des anciens. (Ceci, dit, démographiquement parlant, si Harrelson et Ruffalo sont bien des enfants du baby boom, tel n'est pas le cas d'Eisenberg et de Franco.)
La diversité se retrouve aussi (hélas) au niveau de la qualité du jeu. Des trois petits nouveaux, Charlie (Justice Smith) est le plus convaincant, devant June (Ariana Greenblatt). Je suis moins emballé par Bosco (Dominic Sessa). Du côté des anciens, on sent que le poids des ans pèse désormais sur les épaules de Woody, même s'il apporte toujours le même entrain. Eisenberg/Atlas est trop verbeux et les deux acolytes féminins sont peu mis en valeur (le poids des ans se faisant là aussi sentir, en dépit des couches de maquillage et, peut-être, des retouches numériques).
La bonne surprise vient de la principale antagoniste, la sulfureuse Veronika Vandenberg, à la tête d'un conglomérat familial qui a fait fortune grâce aux mines de diamants sud-africaines. On a demandé à la délicieuse Rosamund Pike de prendre un accent un poil germanique, peut-être pour suggérer une origine néerlandaise ou afrikaner. Bien que son personnage ait été "chargé" (on lui colle du trafic de diamants, l'exploitation de la main-d’œuvre, des liens avec des milices interlopes... et de vieilles accointances nazies), je trouve que la comédienne s'en sort bien, parvenant même à ne pas sombrer dans le ridicule en portant un pantacourt avec des talons aiguilles...
Le scénario, fouillé, malin, nous emmène de New York à Abou Dabi, en passant par Anvers, l'Afrique du Sud et... le Roussillon (en réalité sans doute la Hongrie), où l'on découvre un étonnant château dédié à la magie. C'est aussi l'occasion (dans la version originale) d'entendre plusieurs personnages s'exprimer dans la langue de Sébastien Lecornu.
Au bout d'un moment, on se rend tout de même compte que cette histoire ressemble beaucoup à celle du premier opus. Une vengeance est à l’œuvre, mais il faut attendre la fin pour en comprendre tous les ressors.
Du coup, le film est moins original qu'il n'y paraît, mais il constitue un agréable divertissement.
09:59 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films


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