vendredi, 06 avril 2007
Agua
C'est un film argentin (coproduit par la France) qui se déroule dans le milieu de la natation. A priori, ça devrait me barber, vu que je n'aime pas particulièrement nager (à la piscine, "quand j'étais jeune", je n'aimais rien tant qu'uriner discrètement dans le bassin !) et que je n'éprouve pas la moindre envie de suivre les compétitions dans cette discipline, Laure Manaudou ou pas.
Eh bien la réalisatrice est parvenue à m'intéresser à ce sujet. Même les séquences de natation m'ont plu. Elle a une manière de filmer, alternant sur et sous l'eau, jouant parfaitement des sons qui parviennent ou pas au nageur, qui rend palpitante la vision de ce sport.
Mais l'intérêt principal réside dans ces deux histoires croisées, celle de l' "ancien", l'as de la nage en eaux libres, réputé tricheur jadis et celle du "jeune", qui tente d'intégrer la sélection nationale du 4 nages en bassin. Autant le premier est peu loquace, replié sur ses blessures, autant le second est tourné vers l'extérieur de lui-même, trop peut-être : c'est sans doute une béquille pour lui. Le premier, ancienne vedette, vit coupé de tout, mais se rapproche du monde moderne quand il apprend que la compétition qu'il avait jadis remportée va se tenir à nouveau. Tout le talent du film est de nous faire comprendre la vie d'autiste de ce nageur. Ce n'est pas propre à la natation. On a tous rencontré de ces personnes qui sont dans leur "trip" et sur lesquelles rien n'a de prise. Par moments, j'ai senti comme une parenté avec le personnage interprété par Jean-Marc Barr dans Le grand bleu. Un des enjeux du film est l'attitude que l' "ancien" va adopter vis-à-vis du jeune, qui vient d'échouer. Celui-ci va devoir faire des choix, dans sa vie (sa copine est enceinte) et dans son sport.
La fin m'a énormément déçu. Je vois où la réalisatrice a voulu en venir (et surtout là où elle n'a pas voulu aller : la fin heureuse sirupeuse), mais je pense qu'il y avait moyen de tourner cela autrement. Cela n'empêche pas le film d'être très fort, y compris dans cette fin inattendue.
15:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
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