mercredi, 28 novembre 2007
Lions et agneaux
Trois histoires s'entrecroisent : une entrevue entre un sénateur républicain (excellent Tom Cruise) va-t-en-guerre et une journaliste "libérale", c'est-à-dire de gôche, au sens ricain (Meryl Streep, caricature de l'intello juive, affublée de fringues moches et chères) ; une intervention de troupes spéciales en Afghanistan (les scènes les plus convaincantes) et un dialogue entre un prof de fac (Redford, plutôt mauvais) et un étudiant doué mais pusillanime (interprété par mec à qui on a envie de filer des taloches). C'est globalement verbeux : trop de dialogues, pas très bien écrits.
Je vois à peu près ce que Redford a voulu faire. La "gauche" américaine se mord les doigts d'avoir été roulée dans la farine par l'équipe Bush après le 11 septembre 2001. Au second degré, ce film d'un progressiste est une sorte d'exorcisme. C'est aussi la dénonciation de l'égoïsme d'une grande partie des Zaméricains, qui préfèrent passer leurs loisirs à regarder des programmes télévisés daubiques et le reste du temps à essayer de palper un max de thunes (et se complaire dans une sorte de poujadisme intellectuel) plutôt que de jouer leur rôle de citoyens. C'est aussi une vision critique de la stratégie gouvernementale : le sénateur est un illuminé et ses décisions envoient des soldats au casse-pipe.
Le film est réussi quand il montre ces jeunes, issus des minorités, de quartiers "difficiles", réfléchir sur leur engagement et finir par intégrer l'armée... et je ne vous dis pas dans quel merdier ils se retrouvent ! On sent chez Redford la volonté de ne pas stigmatiser les soldats tout en contestant les modalités de l'intervention militaire... et ses motivations politiques réelles.
Le résultat est donc un peu décevant.
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mardi, 27 novembre 2007
Saw IV
Celui-là est interdit aux moins de 16 ans... donc la salle ne comporte pas de djeunse boutonneux, juste des adulescents plus ou moins dégourdis (la majorité du public avait entre 18 et 25 ans)... plus quelques "vrais" adultes !
Ça commence fort, par une séquence très chirurgicale (le générique de fin nous précise d'ailleurs qu'un "physician" a collaboré au film), très réussie, très ambiguë (on se demande sur quoi elle va déboucher). La suite est beaucoup plus attendue.
Visiblement, ils ont du mal à fournir, au niveau du scénar. On sent que cela s'épuise un peu. Alors, on tire sur toutes les ficelles. Ici, pendant un moment, on ne voit pas le lien entre les personnages et les épisodes précédents. Les anciens décors sont rentabilisés : on y fait évoluer (en partie) les protagonistes du numéro IV. On finit par comprendre que les événements ne se déroulent pas après, mais pendant l'épisode III. (Je mets les retours en arrière à part.) Cela donne un peu de sel à l'intrigue.
Reste une grosse invraisemblance : le film commence avec l'autopsie du tueur... et se termine dans la pièce où il s'est éteint, à la fin de l'opération réalisée par le médecin qu'il avait fait enlever. C'est incohérent. A moins que... (suspense pour la suite)
On remarque aussi que certains points de l'histoire ne sont pas complètement exploités (comme le cas du type dont la fille avait été enlevée dans le III. On attendra Saw V...
11:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
samedi, 24 novembre 2007
American gangster
Le film compte non pas un mais deux héros, deux anti-héros (c'est à la mode). La première partie du film met leurs destins en parallèle, montrant à la fois leur ascension (chacune dans son genre) et leurs côtés "obscurs"... Tous deux sont issus d'une minorité : noire pour le trafiquant, juive pour le flic. Tous deux ont commencé en bas de l'échelle : dans le ghetto noir pour le premier, dans le quartier italo-américain pour le second (dont les potes de collège sont devenus des mafieux). Dans cette partie, on retrouve la virtuosité de Ridley Scott, qui, mine de rien, nous livre une véritable étude sociologique. Le tout, comme ça, dans le flux de l'intrigue, dans un film commercial bien charpenté.
Mais là s'arrêtent les ressemblances entre les personnages. "Frank" (Denzel Washington excellllent) est plutôt puritain, radical quand il s'agit de prendre des décisions, attaché aux valeurs familiales... et plus encore au pognon, alors que Richie (Russell Crowe formidable) est un voluptueux, plutôt asocial et louvoyeur, méprisant le culte de l'argent. Leurs ascensions prennent des chemins différents : le Blanc suit une forme de méritocratie, passe des concours, intègre un "service public", le Noir reprend une "entreprise", innove, conquiert des marchés, affronte ses concurrents.
Toutetois, les deux bonshommes partagent le goût de la rigueur dans le travail, ce qui va les rapprocher à la fin.
Par comparaison, les autres personnages, certes bien interprétés, apparaissent en retrait. Deux mots sur les femmes : à part la mère (incarnée par Ruby Dee, l'inoubliable maman de Wesley Snipes et Samuel L. Jackson dans Jungle fever), ce sont soit des putes soit des profiteuses de mecs. La vision est donc assez misogyne... et reste fidèle aux "canons" de la mythologie du film de gangsters : les fréquentations des caïds ne peuvent être que des canons sans cervelle avides de fric et de sexe...
Reste la question de la scène manquante.
Ben oui, il en manque une. Ceux qui ont vu la bande-annonce ne peuvent que s'étonner d'avoir "raté" la scène qui montre Frank Lucas s'approcher, dans l'obscurité, de la caméra (qui le filme en contre-plongée) et tirer (bel effet avec l'éclair provoqué par la détonation, illuminant brièvement son visage fermé), avant de quitter les lieux, abandonnant l'arme sur place.
Le film durant déjà près de 2h30 (on ne les sent pas, je vous assure), je suis d'avis que des coupes ont été pratiquées (et c'est parti pour l'édition collector du D.V.D. !). Je pense que cette scène devait suivre l'algarade survenue dans un bar tenu par un revendeur, qui a "manqué de respect" à Frank quand celui-ci lui a ordonné de ne plus couper sa came ou bien de changer le nom de la daube qu'il vend. (Décidément, ces entrepreneurs sont prêts à tout pour conserver un marché !) Ce personnage a pu être assassiné par Frank après qu'on a tenté de tuer sa femme sous ses yeux : de retour chez lui, il entend ses frères lui proposer de faire la peau à cette petite frappe (sans qu'ils aient la preuve qu'il soit responsable de la tentative de meurtre), ce que le patron refuse. Après cela, on a une ellipse : Denzel Washington retourne en Asie du Sud-Est (au passage, Ridley Scott égratigne tout ce qui pourrait donner ne serait-ce qu'une once de respectabilité au conflit vietnamien) sans avoir apparemment tiré vengeance du forfait, ce qui ne cadre pas avec le personnage qu'on s'est évertué à nous présenter jusque-là. Peut-être a-t-on jugé que cela alourdissait inutilement l'intrigue, alors que la phase de déclin s'amorçait.
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jeudi, 22 novembre 2007
Mon meilleur ennemi
C'est un documentaire sur la vie de Klaus Barbie, après la Seconde guerre mondiale. Donc, même s'il est souvent question de son rôle à la tête de la Gestapo de Lyon, le film est essentiellement consacré à la manière dont il a échappé à la justice à la fin de la guerre (merci les services secrets américains) et à son action en Amérique latine (en Bolivie principalement), avant que son passé ne rattrape celui qui se fait appeler Klaus Altmann.
Le film m'a laissé mitigé. Il est très intéressant pour qui veut apprendre à quel point, durant la "guerre froide", les Etats-Unis se sont assis sur les grands principes démocratiques qu'ils prétendaient défendre, en particulier en Amérique latine. La situation de l'Allemagne de l'immédiat après-guerre est un autre point fort du film. Toutefois, certaines affirmations auraient méritées d'être étayées. Je pense en particulier à ces propos péremptoires sur le rôle occulte d'anciens "groupes francs" nazis, de 1945 aux années 1970...
La fin est plus connue : il s'agit de l'arrestation puis du procès de Klaus Barbie. Cela nous donne l'occasion de revoir l'habile et égocentrique Jacques Vergès. A travers les quelques extraits qui nous sont proposés, on s'aperçoit que, s'il a été un formidable polémiste (et un utilisateur roué des médias), Vergès n'est pas un très bon avocat. (Sur ce sujet, le documentaire de Barbet Schroeder, L'avocat de la terreur, est bien plus solide.)
18:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
Accusé Chirac, levez-vous !
C'était la surprise du mercredi. Grâce aux "nouvelles technologies", on est vite informé de ce genre de truc. Ce n'est que tard le soir que j'ai regardé les informations. Je n'étais peut-être plus très frais, mais il m'a bien semblé que, sur LCI, les réactions montrées à l'antenne étaient systématiquement opposées à la mise en examen de l'ancien maire de Paris.
Eh bien tel n'est pas mon avis. Mieux vaut tard que jamais et si, par cette attitude, on peut filer les jetons à quelques politiciens corrompus, ce n'est pas plus mal.
Courage madame Siméoni, ne cedez pas aux pressions de la clique politico-médiatique !
Ironie de l'histoire : c'est une "Xavière" qui poursuit Chirac pour des affaires liées à la mairie de Paris !
08:25 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique
mardi, 20 novembre 2007
Le premier cri
Ouiiiiiiiiiiiiiiin !!! Oui, cela donne ça, en gros... multiplié par autant de gamin-e-s qui voient le jour (sauf un) dans ce documentaire-hymne à la maternité.
Bien entendu, l'intérêt réside dans la diversité des situations et des cultures. Il est à noter que, lorsque le couple filmé habite un pays développé, il s'agit tout le temps de gens friqués... à croire que les pauvres n'accouchent pas dans ces pays... ou qu'il n'existe pas de pauvres dans les pays développés ????
J'ai beaucoup aimé les séquences avec les dauphins (parfois facétieux)... toutes les scènes dans lesquelles des animaux apparaissent (des chats notamment). La partie vietnamienne est vertigineuse : l'accouchement est un travail d'usine, contrastant fortement avec la préparation rituelle que mettent en place les beatniks québéco-états-uniens, par exemple. Ce couple m'a particulièrement agacé, non pas à cause de ses convictions, mais par son exhibitionnisme. Ceci dit, leur exemple méritait d'être développé, en raison des complications qui surviennent. Par contre, tout le discours new age sur le retour à la nature, qui rejette aveuglément le progrès technologique, me débecte. On retrouve un peu de cette attitude chez les Japonaises, mais d'un autre point de vue : la démarche m'est apparue moins farfelue, pas revendicative.
Dans les pays dits "en développement", un rien complique la situation. La Touareg accouche d'un mort ; l'Indienne, à son grand regret, donne naissance à une nouvelle fille, alors que les Massaïs en espèrent une. C'est la principale richesse du film : la juxtaposition (après un gros travail de montage) de scènes révélant des mentalités parfois proches, parfois très éloignées.
Ma préférée : la jeune (et belle) Sibérienne, obligée de se taper seule un long trajet en avion, pour finalement subir une césarienne... et le gamin se retrouve emmitouflé comme c'est pas permis !
21:30 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
samedi, 17 novembre 2007
L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford
Vous savez ce que c'est, les vedettes, ça aime le pognon, ça aime les lumières médiatiques, mais ça veut aussi laisser sa trace dans l'Histoire. Du coup, pendant qu'Angelina Jolie s'engageait dans Un Coeur invaincu (plutôt une réussite, ma fois), Brad s'est demandé ce qu'il pourrait bien faire. Il s'est transformé en producteur-acteur. Il a quand même choisi un sujet "piquant", et incarne un supposé rebelle : Jesse James.
Cela devient intéressant quand on sait qu'il s'agit du Jesse James finissant, encore jeune mais plus tout à fait dans coup. Le film met en scène ses faiblesses, le talent de Brad Pitt en plus... Mais c'était quand même une belle enflure !
Il y a un deuxième "héros" dans ce film : l'assassin, un autre anti-héros en fait, puisque ni J. James ni ce Robert Ford n'ont l'étoffe du symbole propre à fédérer ce beau pays qu'est l'Amérique (les Etats-Unis, pardon). Il a fallu choisir un acteur capable d'incarner l'admirateur, le faible, le fourbe et le criminel. Casey Affleck s'en sort bien.
Le malaise réside dans le fait que Jesse semblait souhaiter qu'on l'assassine (mais pas n'importe qui, tout de même !), alors que Bobby voulait plutôt le protéger, à la base. Cela donne donc un anti-western, très long (2h30 ! Putain ! On les sent !), contemplatif et méditatif.
C'est très joli à regarder. Les plans ont été construits avec beaucoup de méticulosité (notamment ceux où l'on voit évoluer des groupes de personnages). La photographie est soignée. Les paysages sont beaux. Un film très "chic" en sorte.
17:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
vendredi, 16 novembre 2007
7h58 ce samedi-là
Ce polar a été souvent comparé au dernier film de Woody Allen (Le Rêve de Cassandre). La raison en est que les deux intrigues reposent sur un "crime" (au sens anglo-saxon du terme), oeuvre de deux frères, l'un ayant les nerfs un peu moins solides que l'autre. Pourtant, là s'arrête la ressemblance.
En effet, le film de Sidney Lumet est plus "chiadé" au niveau de la réalisation, alors que Woody (si c'est bien lui qui a mis en scène le rêve) nous a livré une sorte d'épure, ce qui, d'ailleurs, a déconcerté pas mal de monde. On retrouve cela au niveau du montage. Le Woody est linéaire, alors que le Lumet est haché de retours en arrière ma foi très réussis : cela donne du rythme et éveille la curiosité du spectateur.
Le film de Lumet recours donc moins aux dialogues que celui de Woody, parfois trop bavard. On peut juger le Lumet plus abouti : la mise en scène fait passer davantage de choses. Il est plus noir aussi, puisque le crime en question frappe au coeur de la famille, ce qui n'était pas prévu par les deux lascars. Par contre, la suite de l'histoire est très prévisible, ce qui nuit un peu au suspens. (L'enjeu n'est pas le même dans Le rêve de Cassandre.)
Dans les deux cas, l'interprétation est bonne voire très bonne. Dans le Woody, le niveau est plus égal : en gros ils sont tous bons. Ce n'est pas tout à fait le cas dans 7h58. Philip Seymour Hoffman (qui a déjà fait ses preuves) écrase les autres. Si vous voulez voir un grand acteur en action, franchement, allez voir ce film. Par contre, ceux qui l'entourent m'ont paru parfois mal dirigés. Le film est trop pleurnichard. Quand vous ajoutez la musique de circonstance aux scènes larmoyantes (Hoffman réussit bien la sienne, ceci dit), cela fait un peu "trop".
14:45 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
mercredi, 14 novembre 2007
Le Royaume
En province, il n'est pas facile d'accéder à ce film, qui n'a pas bénéficié de l'exposition à laquelle il pouvait prétendre, vu la concentration irréaliste des sorties sur certaines semaines.
C'est un mélange d'unilatéralisme à grand spectacle et de bons sentiments. A la base, une histoire vraie : un attentat anti-américain sur une base de vie de civils en Arabie saoudite. Le générique se charge de nous situer le contexte géopolitique, vie et oeuvre de Ben Laden à la clé. C'est un pudding pas trop mal foutu, mais dont le spectateur lambda, peu au fait des enjeux de la politique moyen-orientale, ne retiendra pas grand chose. Je relève toutefois un effet intéressant : le lien graphique tissé entre la consommation de pétrole et les attentats du 11 septembre 2001.
Après, c'est de l'unilatéral. Les bons agents du F.B.I. vont parvenir à se rendre chez les méchants Saoudiens, en appuyant là où ça fait mal : sur les liens obscurs qui relient des membres de la famille royale au financement du terrorisme. Bien joué, les gars, et merci à la grande presse indépendante états-unienne pour le coup de main. Au passage, le film égratigne ces salopards de parlementaires du Congrès, alors que le président est vu comme un mec bien, conscient des réalités et burné de surcroît.
A l'arrivée en Arabie saoudite (ça a été tourné à Dubaï, avec des figurants apparemment recrutés sur place, à Londres et en Israël-Palestine), c'est un peu le "choc des civilisations", mais entre supposés alliés. Les gonzesses sont sous cloche, et la vue de la médecin-légiste du FBI en T-shirt (il doit faire dans les 40° quand même) suscite l'émotion. Pour faire bon genre, on nous fait comprendre que les "bons" Saoudiens ne jurent pas comme des charretiers, eux, et qu'ils respectent les femmes... à leur manière. Parce que, ouais, ce ne sont pas les bons occidentalisés qui affrontent les méchants obscurantistes là-bas, ce sont plutôt les islamistes non-violents (c'est-à-dire les dirigeants saoudiens) contre les islamistes radicaux. Au moins le film nous épargne-t-il une vision trop angélique de la situation : on peut être un musulman très pieux, voire bigot comme c'est pas permis, et ne pas être un terroriste. Cela devient complexe, dites moi !
On se rassure avec une pointe d'antisionisme primaire chez les Saoudiens : un des agents du FBI a un visa israélien sur le passeport... Ouf, on laisse couler (pas comme le Grand Libérateur Khadafi, dont les services continuent de rejeter ce type de passeports). L'équipe est donc très œcuménique : dirigée par un Noir, elle comprend un WASP, une féministe (Jennifer Garner pas démente) et un juif.
La première partie du film nous montre en détail les méchants en action. Il n'y a plus de tabou désormais : on peut voir des citoyens américains se faire allègrement dézinguer. L'attentat ultime est très bien amené... et spectaculaire. La deuxième moitié du film voit ces quatre agents, aidés de policiers saoudiens en apparence méchants mais gentils en fait, apprendre aux abrutis locaux comment on mène une enquête criminelle qui déchire sa race. Au passage, on met la pâtée à ces enculés de terroristes. La mise en scène est très efficace : c'est trépidant... saignant à souhaits parfois.
La fin est surprenante... DONC NE LISEZ PAS LA SUITE SI VOUS N'AVEZ PAS VU LE FILM SINON NE VENEZ PAS VOUS PLAINDRE APRÈS, HEIN, NON MAIS.
Deux scènes sont mises en parallèle : aux États-Unis, le héros, incarné par Jamie Foxx, finit par révéler ce qu'il avait susurré à l'oreille de sa collègue au début, après avoir appris la mort d'un ami dans l'attentat : "On va tous les tuer." En parallèle, en Arabie saoudite, le petit-fils du chef des terroristes répète à sa mère ce que son grand-père lui a dit avant de mourir sous les balles yankees : "N'aie pas peur, on les tuera tous." Cette fin inattendue (et, pour tout dire, intelligente) suggère que la fermeté, quoique parfois nécessaire, ne suffit pas à résoudre des problèmes aussi complexes. Du coup, je suis sorti de la salle plutôt satisfait.
11:20 Publié dans Cinéma, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
mardi, 13 novembre 2007
Dans la vallée d'Elah
C'est d'abord un polar : le père (Tommy Lee Jones, très eastwoodien) et la fliquette (Charlize Theron, stupéfiante de sobriété... pis j'aime bien ce côté brune mignonne assez nature) enquêtent sur la disparition du fils du premier. Entre l'ancien bidasse taciturne (aux traits burinés par le temps et les soucis) et la policière indépendante (mère célibataire de surcroît), le courant passe mal au début... mais on s'y attendait.
C'est peut-être un peu long. C'est le côté lamento du film, qui ressemble parfois à une longue plainte.
C'est aussi, quoi qu'on en dise, une puissante réflexion sur les conséquences de la guerre d'Irak sur la société états-unienne. Le film veut démontrer à quel point cette guerre est ravageuse, pour les civils irakiens (qu'on ne voit qu'exceptionnellement à travers les films tournés par le fils avec son téléphone) et surtout pour les soldats eux-mêmes et leurs proches.
La réalisation est soignée, peut-être un peu trop "scolaire", démonstrative parfois. Cela reste un bon film, mais pas une œuvre marquante.
11:00 Publié dans Cinéma, Proche-Orient | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma
samedi, 10 novembre 2007
SuperGrave
... Superbad, dans la langue de George W. Bush. Chaque année, il en sort au moins un, soit durant l'été, soit à l'approche de l'hiver. De quoi parlè-je donc ? Mais du nanard adolescent !
Autant le dire tout de suite, on est ici assez loin du premier American pie (le meilleur de la série) et de Sex academy (le plus graveleux... je recommande chaudement). En plus, il dure près de deux heures... et cela se sent. Il aurait fallu tailler à la hache dans ces dialogues insipides (à 80%... restent néanmoins 20% d'insultes et de grossièretés diverses, assez réjouissantes : par exemple quand, au début du film, le gros frisé, qui vient de mater copieusement la poitrine généreuse de la mère de son pote, opportunément penchée vers lui, déclare à ce même pote "Putain, quand je pense que tu lui a sucé les nibards !", l'autre lui répondant "Tu as bien sucé la bite de ton père !") et apprendre à jouer la comédie à un paquet de supposés acteurs.
Le film vaut le déplacement pour quelques séquences. Elles ne sont pas très nombreuses, mais elles marquent. On a donc la scène de bagnole, avec la maman du gentil coincé penchée vers la fenêtre de la voiture du frisé. On commence doucement. Cela se pimente par la suite. Un pallier est franchi quand, en TD de cuisine (eh, oui, ça existe dans les lycées ricains... bah ça va sans doute arriver chez nous ça, ces options cuisine... faut bien que tous les feignants congénitaux et les abrutis de base obtiennent leur bac !), le gros frisé se retrouve en duo avec une bombasse (ah, oui : les filles sont des bombasses, limite poufs... et elles ont un faible pour les puceaux moches et cons) : la gestuelle à laquelle il se livre dans le dos de celle-ci est fort piquante... Le niveau suivant est atteint quand le héros raconte sa manie de dessiner des bites à tout propos... ce qui nous vaut quelques croquis très artistiques ! (Restez au générique de fin : on a droit à du bonus !). J'ai aussi particulièrement apprécié les "films" que se fait le frisé quand il tente d'acheter de l'alcool. Ah, oui, j'oubliais : bien entendu, il est question de vomi à un moment du film.
Notons aussi que l'un des trois peigne-culs se retrouve embarqué pour une folle équipée avec deux flics assez ravagés. Cela donne des séquences tantôt drôles, tantôt complètement ratées. Le tout est au service d'une pseudo permissivité : il faut niquer et se bourrer la gueule (et, pour ce faire, se procurer de l'alcool... pas évident quand on a moins de 21 ans, aux States.) Ben oui, y a rien de permissif là dedans. A vous de voir si vous êtes prêts à supporter les clichés et les maladresses pour quelques moments de franche rigolade.
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vendredi, 09 novembre 2007
Un secret
Je n'ai pas lu le livre et, je dois le reconnaître, j'ai traîné les pieds pour aller voir le film. Finalement, le bouche-à-oreille m'a convaincu.
Le début ne m'a pas enthousiasmé. Le réalisateur recourt en plus à quelques facilités : le coup des journaux jetés en masse sur le sol pour indiquer le contexte historique, c'est bien une fois, cela devient lourd ensuite ; le coup de la femme qui accouche, ruisselante, qui s'écrase sur le matelas... bof.
C'est à partir du moment où le secret est éventé que cela devient prenant. Les acteurs (même Patrick Bruel, que je trouve meilleur comédien que chanteur, perso) sont excellents. Mention spéciale pour trois actrices : Julie Depardieu (j'aime toujours), Ludivine Sagnier, surprenante, et Cécile de France, sensuelle et fragile à la fois... troublante et épatante.
D'ailleurs, la réalisation se charge de nous faire sentir à quel point le personnage interprété par Cécile de France pouvait fasciner son entourage : les gros plans valorisent le grain de peau (la fermeté de celle-ci...), les plans larges nous permettent d'apprécier la démarche chaloupée. Les scènes de baignade sont vraiment belles : la photographie est soignée et on perçoit bien la communion entre l'eau et le corps de Tania.
La deuxième partie du film est très émouvante... Elle comporte quelques moments particulièrement forts. On appréciera, notamment, la scène qui voit des gendarmes français (en zone occupée) arrêter des juifs qui ne portent pas l'étoile... et les livrer aux Allemands. Une belle illustration de la politique de collaboration.
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mardi, 06 novembre 2007
Je balance à tout va !
Comme je suis un homme moderne, je suis avec attention l'évolution de ma masse corporelle. A cet effet, j'avais, il y a environ deux ans, fait l'acquisition d'un pèse-personne :
Voici la bête. Elle est de marque Terraillon, et m'avait coûté entre 30 et 40 euros. Ben finalement, elle n'a guère duré. Quelque chose s'est cassé à l'intérieur. En fait, je crois que c'est à cause du dessus, qui n'était pas assez solide... qui, en tout cas, n'a pas résisté aux pressions répétées de mes augustes panards !
Du coup, quand j'ai décidé d'en changer (après avoir vérifié toutefois que le non-fonctionnement n'était pas dû à l'épuisement de la pile...), j'ai choisi une autre marque :
C'est une Téfal (du groupe Seb), à 34,5 euros. Elle semble plus perfectionnée que la précédente : comme son nom l'indique (Evolis), elle affiche l'évolution du poids (de la masse en réalité, non ?... Mesure-t-elle réellement une "quantité de matière", ou n'affiche-t-elle pas plutôt une masse en fonction du poids mesuré ?) entre deux passages (à condition d'avoir mémorisé le premier : c'est possible grâce aux touches situées sous le cadran... on peut le faire avec les orteils !).
Ici, comme c'est l'orange qui clignote (au centre), cela veut dire que je suis resté à 88,2 kg (pour 1m88... eh oui, j'ai quelques bourrelets disgracieux...heureusement guère visibles quand je suis habillé). Si mon poids avait diminué, c'est la lumière verte, à gauche, qui se serait allumée (avec affichage de la baisse : -0,2 par exemple). Si mon poids avait augmenté, c'est la couleur rouge, à droite, qui se serait allumée (avec affichage de hausse : + 0,5 par exemple).
Voilà ! J'espère que cette balance va durer plus longtemps que la précédente (elle semble plus solide sous mes pieds). Elle est alimentée par deux petites piles cylindriques (comme celles qui font fonctionner nombre de baladeurs numériques, en forme de clé USB), alors que la précédente utilisait une pile plate, circulaire. Il est à noter qu'il devient très difficle de trouver des pèse-personnes "ancien modèle", avec affichage gradué mécanique (et non numérique), dans ce genre-là :
Sur internet, il semble plus facile de trouver ce genre de modèle. J'ai d'ailleurs dégoté l'image à cette adresse :
http://boutique-en-ligne-bien-etre.zlio.com/c1622874-Pese...
15:55 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : *de tout et de rien*
samedi, 03 novembre 2007
Chrysalis
Cela commence par deux séquences qui, à priori, n'ont aucun lien entre elles (ce que le déroulement du film va s'évertuer à contredire, bien entendu) : une mère et sa fille discutent en voiture (cela se termine de manière surprenante... et fort bien mise en scène) ; deux flics (Dupontel et sa partenaire) prennent en chasse un méchant. Cette séquence-là introduit l'esthétique dominante du film : un noir et blanc bleuté, métallisé, très joli, où les plans fixes, soignés, croisent des scènes d'action très efficaces. (Mention particulière pour les combats auxquels participe Dupontel.)
C'est un polar futuriste (Paris avec des tours en son centre... c'est pour bientôt ?) bien maîtrisé, qui mêle plusieurs niveaux : la traque policière, l'expérimentation scientifique, la vengeance, les drames intimes et la politique de sécurité. L'interprétation est "haut de gamme" : Albert Dupontel (dans un rôle "à la Bruce Willis"), Marthe Keller, Estelle Lefébure (épatante !), Claude Perron (familière des films avec Dupontel... c'était aussi, rappelez-vous, la tenancière de sex-shop du Fabuleux destin d'Amélie Poulain !) et Marie Guillard sont excellents.
Et là, je lis les critiques professionnels... et je tombe des nues ! Le film se fait éreinter, alors que bien des productions médiocres bénéficient de l'indulgence des phénix de la pensée cinématographique ! Est-ce parce que c'est une production TF 1 ? Est-ce parce que Dupontel envoie chier ce petit monde ?
Franchement, ne vous laissez pas influencer. Si vous aimez les polars, la science-fiction, allez voir ce film, vous ne serez pas déçus !
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vendredi, 02 novembre 2007
This is England
C'est en partie autobiographique et cela se passe dans l'Angleterre des années 1980. On a donc droit à des images d'époque, principalement de la guerre des Malouines et du Premier ministre en place, j'ai nommé Margareth Thatcher.
La guerre des Malouines joue un rôle dans le film, puisque le père du héros y est mort. Le gamin est un peu déboussolé, en mal d'affection... et en butte aux moqueries de quelques (petits et) grands cons de son bahut. Tout change quand un skin le prend sous son aile. Le film est donc d'abord une histoire d'amitié(s), de socialisation. Cette bande de jeunes fait des âneries, mais ça passe. La performance du gamin est sensationnelle : le film mérite d'être vu rien que pour son interprétation.
Tout change quand débarque un "ancien", qui sort de taule... et qui ne cache pas son ultra-nationalisme et son racisme. Cela crée des tensions dans le groupe... on sent le drame se profiler... Le problème est, qu'aussi talentueux soit-il, le réalisateur n'a pas pris de recul sur cette époque et il n'apporte guère d'explications à cette flambée identitaire xénophobe.
Pour ceux qui ont connu cette époque (voire qui se sont rendus outre Manche), la nostalgie joue : on retrouve ces Anglais populaires à l'accent quasi incompréhensible, fringués comme des clodos... que dire des Anglaises... si... bizarres dans leurs accoutrements... si moches quoi... ben oui !
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jeudi, 01 novembre 2007
Le rêve de Cassandre
Pendant un petit moment (au moins 20 minutes), je me suis demandé : "Mais où Woody nous emmène-t-il ? Suis-je vraiment en train de regarder un film de Woody Allen ?" C'est désarçonnant. Pour clore son expérience britannique, il nous sert son film le moins "allénien", à tel point que je me suis parfois dit qu'il avait peut-être finalement été réalisé par le premier assistant.
Il ne faut pas se laisser perturber par ce début. Il est nécessaire à la construction du film, qui suit une ligne droite de montée de tension. Le montage a dû avoir pour but de faire alterner les scènes de manière à susciter un malaise de plus en plus grand. C'est réussi, en partie aussi grâce à la musique (jouée principalement sur des instruments à cordes).
Il s'agit, si l'on est "moderne", d'un thriller sociétal... en réalité, d'une tragédie grecque du XXIème siècle. Plusieurs indices sont insérés dans le film : l'intrigue tourne autour de la Fatalité, du Destin ; la femme dont l'un des héros tombe amoureux est actrice de théâtre ; de plus, à un moment du film, il est question d'une pièce antique d'Euripide, Médée ; enfin, le bateau éponyme du film contient le nom Cassandre...
Du coup, on peut prévoir pas mal de choses. La fin notamment est attendue. L'intérêt du film réside dans le jeu des acteurs, tous très bons (and very British) et les tiraillements qui sont le nœud de l'histoire. Qu'est-ce que la morale ? L'acquisition d'une fortune et la reconnaissance sociale sont-ils les graals de l'existence humaine ? A-t-on toujours le choix dans la vie ?
Même s'il n'est pas au sommet de sa forme, Woody étonne dans un genre qui ne lui est pas familier.
16:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma