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vendredi, 14 mars 2008

There will be blood

   "Il y aura du sang"... pas tellement, finalement : à côté des frères Coen ou de Sylvester Stallone, Paul Thomas Anderson est un petit joueur, de ce point de vue. La violence n'est pas forcément celle qui fait couler le sang. C'est aussi celle qui fait couler les larmes ou gicler le pétrole (des passages remarquablement mis en scène, soit dit en passant). A travers cette histoire d'ascension sociale, le réalisateur nous cause en fait de l'Amérique. Mais on peut voir le film des deux manières, et donc comme une fiction très documentée qui prend place dans l'Ouest américain, où tant de personnes aspirent à faire fortune. Le personnage remarquablement interprété par Daniel Day Lewis est une incarnation de ce "rêve"... sans que le film soit un conte de fée : c'est une véritable ordure, prête à tout pour arriver à ses fins. Son pendant est le gamin qui le fait venir dans la région et qui va, lui, personnifier le puritanisme charismatique... et hypocrite. Certaines scènes sont très théâtrales, très efficaces dans la dénonciation. Je vous laisse découvrir des deux postures, la cynique mercantile et l'hypocrite bondieusarde, laquelle finit par prendre le dessus sur l'autre.

   Derrière cette histoire d'hommes se cache une vraie critique de la construction de la puissance états-unienne. Quand on voit comment cette richesse s'est développée à l'intérieur du pays, on n'est guère étonné du comportement à l'extérieur. Dans cette optique, les deux personnages principaux sont deux faces d'un même pays, profondément mu par l'appât du gain et taraudé par une expression de la foi bâtarde, extrême et, pour tout dire, dangereuse.

   S'il n'y avait que cela, le film vaudrait déjà le détour. Mais il y a aussi ces paysages petit à petit transformés par l'exploitation pétrolière. Sur un bel écran panoramique (à l'Escurial, à Paris, tiens), cela donne ! Mais il y a aussi ce petit pincement au cœur qui persiste, ce reste d'humanité que l'on n'arrive pas à complètement refouler. Tout ce qui tourne autour du personnage du fils est très beau, intense. Un film très riche donc, même s'il est un peu long (plus de 2h30).

20:21 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma

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