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samedi, 22 janvier 2011

Trop de flatterie tue la flatterie

   Je sens que je vais m'intéresser de plus en plus à la campagne des élections cantonales. En Aveyron, elle promet d'atteindre des sommets de franchise et d'honnêteté ! Aujourd'hui, je vais l'aborder par un côté très anecdotique : une tribune publiée par un conseiller général dans un hebdomadaire aveyronnais.

   L'hebdomadaire en question est le Bulletin d'Espalion, vénérable journal dédié aux informations locales, les quelques nouvelles nationales et internationales lui étant fournies par une agence de presse, la même dont sont clients Le Ruthénois et Le Progrès St-Affricain. Signalons que la neutralité affichée par le Bulletin masque difficilement un net penchant en faveur de la majorité départementale conduite par Jean-Claude Luche.

   Cela nous amène tout naturellement à une tribune publiée par l'un des vice-présidents du Conseil général, Jean-Michel Lalle (qui est aussi maire de Rodelle et président de la Communauté de communes de Bozouls) , intitulée "Bravo... continuons" :

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   L'auteur est un prof à la retraite (étrange comme l'enseignement peut constituer un vivier d'élus UMP dans l'Aveyron, de l'ancien président du Conseil général Jean Puech au député Alain Marc en passant donc par Jean-Michel Lalle). Il dispose donc sans doute d'une indéniable expérience en matière de "fayotage", qu'il met ici en pratique.

   La raison de cette tribune est le supposé succès rencontré par Jean-Claude Luche dans sa politique routière. La future création du "barreau de Saint-Mayme" va contribuer à rapprocher le Nord Aveyron de Rodez, notamment le canton de Bozouls, dont l'élu n'est autre que M. Lalle.

   Admirons la prose de l'ancien prof, qui remercie "Jean-Claude Luche, pour sa détermination et son volontarisme sur ce dossier. Sans lui, rien n'eût été possible." La deuxième couche arrive à la fin : "Avec pragmatisme, à l'écoute de tous, sachant réunir tout le monde avec une énergie positive, Jean-Claude Luche a fait en sorte que ce qui était souhaitable et du domaine de l'utopie soit devenu à la fois possible et réalité." Là, on se dit que le conseiller général a peut-être abusé d'une substance illicite. En effet, il qualifie le projet routier d'utopie (à mettre sur le même plan, sans doute, que la construction de la Tour Eiffel ou l'invention d'Internet) et considère que les travaux sont déjà quasi terminés... alors que le début du chantier n'est prévu que pour 2012... si tout va bien. Poussé par l'enthousiasme, Jean-Michel Lalle s'emmêle un peu les stylos quand il évoque la présidence de Jean-Claude Luche, qu'il fait remonter à 2007... alors que Jean Puech n'a officiellement passé la main qu'en février 2008, son successeur ayant encore dû patienter un bon mois (et s'extirper du panier de crabes de la droite locale). Du coup, ce n'est pas un bilan de quatre ans qu'il aurait fallu saluer, mais d'un peu moins de trois ans.

   Et puis, et puis... emporté par son élan, Jean-Michel Lalle semble attribuer à Jean-Claude Luche (la rédaction de la phrase est volontairement ambiguë) une action dont le mérite revient en fait à la majorité socialo-communiste du Conseil régional de Midi-Pyrénées et du Conseil général du Tarn : la progression des travaux sur la RN 88, entre Albi et Rodez, notamment au niveau de Tanus.

   Au-delà de la flatterie, il s'agit d'une manifestation d'autosatisfaction de la majorité départementale (d'où le titre de la tribune). Tout le monde a compris que la majorité départementale est déjà en campagne et qu'elle fait feu de tout bois. (Jean-Michel Lalle n'en est d'ailleurs pas à sa première salve. Il vient tout juste de "flinguer" deux conseillers généraux d'opposition, Stéphane Bultel et Anne Gaben-Toutan.)

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