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mercredi, 07 septembre 2011

Une encyclopédie du 11 septembre 2001

   C'est un titre quelque peu prétentieux, mais c'est ainsi qu'une publication américaine, The New York Magazine, a baptisé un numéro spécial sorti le 5 septembre, auquel correspond un site internet riche, mais inégal.

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   Celui-ci est plutôt un abécédaire. Que peut-on y picorer d'intéressant ? Plusieurs choses. En suivant l'ordre alphabétique, on pourra lire d'abord l'article Anthrax, qui revient sur cette seconde vague de terreur, sans doute provoquée par un (plusieurs) scientifique (s) blanc (s). L'un des suspects s'est suicidé en 2008 mais, selon le journaliste, d'autres personnes auraient pu être mises en cause. (Un des types montrés du doigt a même poursuivi le New York Times.)

   Building 7, Collapse of revient succintement sur l'effondrement de l'un des immeubles du complexe, qui n'a pas été touché directement par les avions. C'est l'un des points sur lesquels ont prospéré les théories conspirationnistes. (Voir aussi Total Progressive Collapse.)

   Evidence s'attarde sur les indices retrouvés hors de la scène des attentats, en particulier dans une Toyota abandonnée sur le parking de l'aéroport de Washington.

   Gold, Recovery of raconte l'histoire de ce stock de métaux précieux (or et argent) finalement récupéré dans les décombres. Pour la petite histoire : les employés chargés de ramasser le trésor ont dû déjeuner sur place. Ne disposant pas de tables ni de chaises, ils ont utilisé les piles de barres métalliques !

  Good-Bye est la transcription du témoignage de la veuve d'une des victimes, tuée dans l'effondrement de l'une des tours. Son mari était coincé au 105e étage... et a passé une partie de ses derniers moments au téléphone avec sa femme. C'est émouvant... encore plus quand on apprend que la veuve est morte en 2009... dans un accident d'avion.

   Hijackers décrit la composition des équipes de terroristes et notamment la division entre ceux qui ont été chargés d'acquérir une compétence aéronautique et les "gros bras", recrutés pour leur aptitude à prendre le contrôle du cockpit et des passagers. La question de l'identité du vingtième membre de l'équipe est traitée plus loin, par The Twentieth Hijacker.

   Jumpers évoque, vous vous en doutez bien, les quelque 200 personnes qui ont sauté des tours plutôt que de mourir brûlées vives ou asphyxiées. L'article pose la question de la représentation des victimes et celle de l'identification des "sauteurs", pas forcément acceptées par les proches des victimes.

   "Let's roll" fait référence à l'avion dont les passagers se sont révoltés (une histoire qui a inspiré Paul Greengrass pour Vol 93). Cette phrase aurait été prononcée par l'un de ceux qui sont partis à l'assaut des terroristes. L'article est intéressant parce qu'il souligne le fait que c'est dans cet avion que les pirates de l'air n'étaient que quatre (au lieu de cinq dans les autres) et qu'ils ont un peu tardé à en prendre le contrôle.

   L'homonymie joue parfois des tours. Des conspirationnistes ont ainsi prétendu que les pirates de l'air n'étaient pas ceux que l'on croyait, puisque des personnes portant le même nom que certains d'entre eux étaient en vie, ailleurs dans le monde. De l'autre côté de la barrière, on trouve des victimes qui portaient les mêmes nom et prénom(s) : Michael Lynch.

   D'autres histoires sont tout aussi rocambolesques... et tragiques. Jadis, Canal+ a financé le tournage de 11 films sur les attentats, laissant une totale liberté aux cinéastes désignés. L'Indienne Mira Nair avait ainsi choisi de conter l'histoire de ce musulman new-yorkais, disparu ce onze septembre 2001, soupçonné d'avoir maille à partir avec les terroristes... et qui était bien mort au World Trade Center, où il était venu prêter main-forte aux secours ! Approchante est l'histoire de Sneha Anne Philip, disparue le même jour, mais qui n'a été reconnue victime des attentats qu'en 2008, après une longue procédure judiciaire.

   Plus anecdotique, Planes décrit les quatre avions. On remarque qu'ils étaient peu remplis (en terme de passagers) : à moitié et au tiers pour les deux qui se sont écrasés sur les tours jumelles, au tiers aussi pour celui qui a percuté le Pentagone et seulement au cinquième pour celui qui n'a pas atteint sa cible.

   On n'apprendra pas grand chose de la lecture de Tora Bora, sinon la confirmation que les Américains ont souvent été bernés par des combattants locaux qui se sont vendus au plus offrant... voire aux deux camps.

   Pour terminer sur une note moins triste, on pourra consulter Windows on the World, consacré au restaurant très chic qui occupait le 107e étage de la tour Nord.