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mardi, 13 décembre 2011

Toutes nos envies

   Le réalisateur de Welcome (Philippe Lioret) revient avec un film sur un autre sujet casse-gueule... en fait deux. Il fait se télescoper un mélo qui traite de la mort annoncée d'une jeune magistrate (mariée, mère de deux enfants) et un quasi-polar social sur le surendettement, à la sauce judiciaire. J'ai donc attendu avant d'y aller, sans enthousiasme.

   Deux acteurs illuminent ce film. On commence par le monsieur, Vincent Lindon. A la base, je ne suis pas fan, mais, depuis une dizaine d'années, il m'a convaincu par la qualité de ses prestations, notamment dans Je crois que je l'aime, Pour elle, Welcome, bien sûr, et surtout Ceux qui restent, qui n'est pas sans liens avec Toutes nos envies. Vincent Lindon excelle a faire passer les sentiments par autre chose que les dialogues, ici comme ailleurs.

   Mais c'est pour moi surtout sur les (ravissantes) épaules de Marie Gillain que repose ce film. Bon, d'accord, on nous fait bien comprendre que cette quasi-quadragénaire est encore super-bien gaulée, avec ces jambes qui me fascinent depuis une vingtaine d'années. (De surcroît, on la voit plutôt portant des chaussures plates, ce qui nous change... et pis ça lui va très bien !) N'allez cependant pas croire que l'on a tout misé sur son physique. C'est juste un agrément supplémentaire pour le spectateur masculin hétéro. 

   Je pense qu'une partie de la critique a été dérangée par le fait que Marie Gillain n'en fait pas trop et qu'elle incarne un personnage qui a une riche vie intérieure. Pour bien apprécier toute la saveur du film, il faut se mettre dans la tête de ce personnage d'une grande intégrité, entier dans ses choix professionnels comme dans sa vie privée. Elle pense à (presque) tout et peut justifier chacun de ses actes. Oui, d'accord, c'est un peu hagiographique.

   L'histoire rappelle furieusement Ma Vie sans moi, un bijou d'émotion dans lequel une mère se retrouve à peu près dans la même situation. (Un argument scénaristique est même identique : le choix d'une future compagne pour le mari et les enfants.) J'ai encore en mémoire l'enregistrement (sur cassettes audio) des messages pour les futurs anniversaires de ses enfants, auxquels elle savait qu'elle ne pourrait assister. C'était prenant.

   Ici, l'action se situe dans un milieu plus bourgeois, mais c'est finalement complètement anecdotique. Claire - Marie Gillain, dès qu'elle apprend qu'elle a une tumeur au cerveau, décide deux choses : préparer la vie future de sa petite famille et mener à bien un combat en faveur d'une victime du surendettement, qui va s'intégrer à sa vie de tous les jours. Stéphane - Vincent Lindon est un collègue dont elle fait la connaissance à l'occasion de l'affaire de surendettement, mais il va surtout l'aider (inconsciemment puis consciemment) à supporter le secret de sa maladie puis le développement de celle-ci.

   Le film mérite le détour pour ceux qui ont envie de voir fonctionner un aspect de la justice française et ceux qui ont envie d'en apprendre un peu plus sur l'arnaque du surendettement. J'ai aussi aimé les quelques moments où Claire suit des chemins de traverse, où elle réalise quelques-unes de ses envies, elle qui déclare qu'elle n'a pas fait la moitié des choses qu'elle s'est promis de réaliser. Ces moments-là sont pleins de fraîcheur et d'émotion.

   Et puis, il y a la naissance d'une relation particulière, qui ne dit pas son nom. C'est ténu, c'est fait de petits gestes, d'attentions. C'est de moins en moins discret, alors que les héros semblent chacun se détacher de leur foyer respectif, tout doucement, insensiblement. Bref, ce film est beau... et j'emmerde les grands esprits qui ont fait la fine bouche !

23:41 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, film, cinema

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