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mercredi, 31 octobre 2012

César doit mourir

   Deux papys du cinéma italien, les frères Taviani, ont choisi de se renouveler en passant au documentaire carcéral. Les voici donc dans une prison italienne de haute sécurité, située près de Rome. Y sont incarcérés des durs de durs, des assassins, certains de la Mafia ou de la Camorra. Un dramaturge tente d'y promouvoir le théâtre. Les cinéastes proposent d'adapter une pièce de Shakespeare, Jules César.

   Le film commence par la scène finale, où un oeil exercé aura bien du mal à deviner que la représentation a lieu en prison. Puis, l'on passe au noir et blanc et au récit de l'aventure qui a conduit à ce petit exploit.

   Cela commence par la sélection des comédiens, des détenus, qui vont se révéler en général très bons acteurs. Le film ne rend malheureusement que partiellement compte du travail qu'ils ont dû fournir pour en arriver là.

   L'essentiel de l'action est composée des répétitions, qui ont lieu en différents endroits de la prison, à cause des travaux dans la salle de spectacle. Ces hommes jouent avec leurs tripes et se rendent compte que l'auteur élisabethain avait bien saisi l'âme humaine, celle du XVIIe siècle, bien sûr, mais aussi celle du XXIe. Le noir et blanc renforce l'impression d'interpénétration des époques. A certains moments, on ne sait plus si les détenus jouent la pièce ou leur vie.

   Notons que c'est parfois assez drôle. Certains des acteurs ont de fortes personnalités ; ce sont de "bons clients" pour une caméra. La situation peut être cocasse, comme lorsque le metteur en scène demande à chacun de s'exprimer dans son dialecte et que l'un des détenus prend la peine de préciser que tel mot est le même qu'en italien ! (Un autre demande si ce n'est pas trop grave s'il ne parle aucun dialecte !)

   Pour les besoins du film, certaines scènes ont été rejouées, comme la dispute (qui a vraiment eu lieu) ou les réflexions des gardiens, subitement passionnés par la pièce (en particulier l'attitude de Marc-Antoine, qui semble bien vite s'accommoder de l'assassinat de son mentor César). C'est plus évident à la toute fin, quand l'un des prisonniers en vient à reprocher aux cinéastes de lui avoir trop ouvert l'esprit. Tout est vrai, mais on a préféré (on a dû ?) en passer par la réécriture.

   Cela n'enlève qu'un peu de mérite à un film passionnant et vibrant.

22:51 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film

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