vendredi, 02 novembre 2012
Frankenweenie
Tim Burton revient à ses premières amours, un court-métrage sorti en 1984 (et déjà produit par Disney), revu et corrigé en film d'animation, dont le style et l'ambiance ne sont pas sans rappeler d'autres œuvres du maître : L’Étrange Noël de Monsieur Jack, Les Noces Funèbres, mais aussi Beetlejuice, Edward aux mains d'argent et Sleepy Hollow. Comme certains critiques l'ont relevé, Tim Burton pratique l'autocitation. Il rend aussi hommage aux films d'épouvante qui ont marqué sa jeunesse, comme Frankenstein ou Godzilla. (Il fait aussi référence à des œuvres plus récentes, comme Critters par exemple.)
C'est un (nouveau) superbe noir et blanc, dont les personnages principaux (des enfants) évoquent le style "gothique" auquel on a eu un peu trop tendance à résumer Tim Burton. On est surtout loin des Blancs blonds et bronzés, emblèmes des WASP.
C'est visible par les grands, les ados pas cons... et les (pas trop) petits qui ont déjà vu (et apprécié) du Burton. (Dans la salle où je me trouvais, un papa avait emmené son fils de 5-6 ans. Le gamin a suivi tout le film sans pratiquement jamais broncher.)
Le héros est un chien, Sparky, une sorte de bull terrier. Vivant comme ressuscité, il est moche, mais il a un je-ne-sais-quoi qui le rend très attachant. C'est l'une des réussites de ce film que d'avoir donné vie ce personnage. Son maître est un garçon introverti (double de Burton), qui va jouer à l'apprenti-sorcier. On goûtera le tableau familial, très années 1950, avec femme au foyer.
La petite ville est peuplée d'adultes perçus comme plutôt menaçants (alors que ce sont tous des "gens biens", selon les critères de la morale dominante). Se distingue le maire, maniaque de son jardin (des fleurs surtout). Sa fille est une amie de Victor... et son caniche femelle va s'enticher de Sparky.
Au portrait d'une banlieue aisée se superpose une tranche de vie scolaire. Les gamins ont l'air de s'ennuyer ferme, en général, et ils sont très durs les uns envers les autres. Seul le professeur de sciences sort de l'ordinaire. Le concours de projets va mettre le feu aux poudres.
Cela se conclut lors de la fête de la Hollande. Les monstres ressuscités par les enfants (sauf Sparky) se déchaînent et il faudra bien des efforts à nos héros pour en venir à bout. Notons que la toute fin est optimiste.
A ceux qui trouveraient que l'ambiance risque d'être lugubre, je répondrais que le réalisateur a parsemé son film de pointes d'humour potache, comme la scène qui voit un bébé hurleur se faire enfourner par sa maman la tétine (tombée par terre) que vient de lécher Sparky. J'ai aussi aimé les cacas alphabétiques du chat de l'une des gamines, ainsi que l'explosion des singes fouteurs de merde.
19:10 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film
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