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vendredi, 15 février 2013

The Master

   De Paul Thomas Anderson, j'ai beaucoup aimé Boogie Nights, Magnolia et There will be blood. C'est un véritable auteur, capable de développer un univers original. Dans son dernier film, il s'inspire de la vie du fondateur de la secte scientologue, Ron Hubbard (dont le premier prénom Lafayette, est transformé en Lancaster), pour mettre en scène la relation trouble qui va naître entre deux hommes, le Maître et le disciple, incarnés par deux acteurs de poids, Philip Seymour-Hoffman et Joaquin Phoenix.

   La première heure est un régal. On découvre des soldats américains désoeuvrés... et traumatisés par ce qu'ils ont vécu durant la Seconde guerre mondiale. Une séquence m'a particulièrement marqué : la construction et "l'entretien" d'une sculpture de sable de femme, sur une plage. En accord avec le désordre intérieur des personnages (dont le principal), la musique dysharmonique convient parfaitement à la première moitié du film.

   Quell-Phoenix ne parvient pas à se réinsérer dans l'Amérique de la fin des années 1940. Photographe dans une galerie commerciale, il se fait virer à cause de ses sautes d'humeur. Travailleur saisonnier dans l'agriculture, il s'attire l'hostilité de certains ouvriers à cause de son alcool frelaté... parce qu'il faut dire que le monsieur est une véritable éponge. Cumulé à sa maladie mentale, son alcoolisme fait de lui un être instable par essence, qui semble voué au malheur.

   La rencontre avec le gourou de la Cause est un tournant. Le tempérament peu ordinaire de Quell s'accommode très bien du fonctionnement étrange des groupes placés sous l'influence de Lancaster Dodd. Philip Seymour Hoffman est excellent... mais rendu trop sympathique à mon avis. Il est entouré d'une pléiade de femmes, toutes très bien jouées. Sans que cela soit trop montré, il est évident que sexe et pouvoir spirituel sont liés. Là encore une séquence est particulièrement forte, celle qui présente le héros, sous le coup d'une hallucination, voyant toutes les femmes nues lors d'une soirée. Un peu plus loin, la nouvelle épouse du Guide (Amy Adams, très bien) tente de reprendre le dessus sur son homme en le "finissant" à la main. Elle estime que le dernier ami de son époux occupe trop de place... et qu'il exerce une mauvaise influence, en raison du breuvage qu'il fabrique.

   A partir du moment où la secte (et son gourou) décident de s'occuper de Quell (pour le "guérir"), l'ambiance retombe. C'est une grosse déception. Les scènes deviennent inutilement longues. Phoenix en fait des tonnes, façon actors studio. C'est à ce moment-là que je me suis souvenu que je l'avais pas tellement aimé dans La Nuit nous appartient. Pourtant, il y avait de l'idée dans cette opposition du gras et du maigre, du charismatique et de l'introverti, du réfléchi et de l'impulsif. Dans la seconde moitié du film, seule la séquence du désert (avec la moto) redonne un peu de souffle à l'ensemble. Mais Anderson ne parvient pas à terminer son film et l'on sort de là finalement dépité.

19:13 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film

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