samedi, 02 mars 2013
7 Psychopathes
Si vous aimez les histoires faciles à comprendre, qui vous prennent par la main d'un début clairement identifiable à une fin sans ambiguïté, si vous tenez à des personnages d'une seule trempe, qui évoluent peu... alors évitez ce film.
Martin McDonagh, à qui l'on doit l'excellent Bons Baisers de Bruges, récidive avec un thriller parodique qui louche sur Pulp Fiction (de Tarantino) et Barton Fink (des frères Coen). La construction prend une forme proche du puzzle. Mais commençons par les personnages principaux.
On suit l'action à travers les pérégrinations d'un improbable trio. Le héros (Marty) est un scénariste en panne d'inspiration (alcoolique de surcroît), interpété par Colin Farrell, qui a un peu tendance à jouer toujours sur le même registre :
Si j'étais mauvaise langue, j'écrirais que ses "qualités physiques" sont pour beaucoup dans sa présence à l'écran.
Le véritable héros de l'histoire est son meilleur ami, Billy, un beauf rigolo, parfois complètement givré, incarné avec talent par Sam Rockwell (que l'on a pu voir dans Iron Man 2 et L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford) :
Pour compléter le trio, on a une pointure, Christopher Walken, très classe en vieil époux attentionné... et plein de mystère :
A cause de l'enlèvement d'un chien (le gagne-pain des deux derniers membres du trio), la fine équipe va se retrouver confrontée à un chef de gang ultraviolent, hystérique et immature, incarné à merveille par Woody Harrelson (remarqué dans A Scanner darkly et No Country for old men) :
Une fois de plus, hélas, les femmes sont au second plan, que ce soit la copine blonde du héros, ou la petite amie brune du mafieux (Olga Kurylenko, toujours aussi charmante). Ne parlons pas de l'employée noire obèse. Seule l'épouse de Christopher Walken dispose d'une part de jeu intéressante.
Les autres personnages sont des rencontres virtuelles ou réelles du scénariste, qui essaie de constituer son "équipe" de sept psychopathes, support du scénario qu'il tente d'écrire. (Mention spéciale pour Tom Waits, le tueur de tueurs en série... qui affirme avoir liquidé le Zodiac !) Il faut donc prendre soin de distinguer les scènes d'imagination pure des scènes se déroulant dans la vie réelle. Au début, cela va. Mais on finit par se rendre compte que ce qui a été raconté auparavant a des répercussions dans la vraie vie des personnages. Les deux mondes se croisent... et le film devient plus compliqué, un peu dingo... J'ai aimé !
Les amateurs de film d'action auront leur lot de meurtres. Les dialogues sont de surcroît fort bien écrits. C'est très souvent drôle, parfois de manière complètement inattendue. J'ai ainsi en mémoire une discussion entre Marty et Billy. Le premier voudrait écrire un thriller, dans lequel domineraient les discussions. Le second lui répond que cela risque d'être hyper-chiant... il n'est tout de même pas en train de faire un film français ! Plus loin dans l'histoire, dans le désert, Christopher Walken parle d'une vision qu'il a eue, dans une ambiance grise. Son interlocuteur lui demande : "Gris ? Comme en Angleterre ? " L'autre lui répond : "Pire."
La fin du film coïncide avec la conception de la fin du scénario. Billy nous offre sa vision d'un finale grandiose, avec beaucoup de détonations et d'hémoglobine. Marty n'est évidemment pas du tout de cet avis. Tout se joue autour du comportement des mafieux, décidément bien imprévisibles. Je vous laisse découvrir dans quelle direction leur intervention conduit le film...
01:01 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinema, film
Commentaires
Un passage en vitesse pour dire que j'ai adoré :)
Écrit par : KaG | dimanche, 10 mars 2013
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