mardi, 26 mars 2013
Week-end royal
Dans la seconde moitié des années 1930, le président des Etats-Unis Franklin Roosevelt s'entiche d'une lointaine cousine (Daisy). Une maison de campagne est le théâtre de leurs rencontres... et un pique-nique très spécial y est organisé, peu avant la guerre, en l'honneur du roi d'Angleterre (George VI... oui, celui du Discours d'un roi).
Le scénario fait donc se percuter ces deux trames historiques. Pépé Roosevelt, bien qu'handicapé moteur, avait gardé l'entier usage de son appendice pénien... et cherchait ailleurs que dans les bras de son épouse Eleanor les occasions de le mettre en action. Dans le rôle du président coquin, (faussement ?) passionné de timbres, Bill Murray excelle. Il s'est parfaitement coulé dans le personnage et fait oublier ses précédentes incarnations. Face à lui, Laura Linney (une habituée des seconds rôles) se débrouille très bien, tout comme les autres membres de l'entourage présidentiel, notamment Olivia Williams, brillante en épouse indépendante et lucide. La meilleure scène de la première partie est sans doute la "conclusion" de la romance entre le vieil homme et la cousine coincée (et fauchée... un aspect qui a peut-être pesé plus qu'il n'est dit), en voiture, dans un pré, devant un paysage magnifique... et à la force du poignet !
Le film décolle avec l'arrivée du couple royal. Le réalisateur sait jouer sur le contraste entre l'aristocratie très attachée aux apparences et l'élite décontractée d'outre-Atlantique. Samuel West et Olivia Colman sont épatants, le premier réussissant (presque) à faire oublier Colin Firth. Une scène magnifique voit le roi et le président partager quelques verres dans un bureau, le soir, après le dîner. Chacun est conscient de ses faiblesses et, la franchise aidant, un courant de sympathie passe entre les deux hommes. Marquant est le moment qui voit Bill Murray passer d'un canapé à un fauteuil par la seule force de ses bras, en s'appuyant sur une série de meubles, sans doute pas disposés au hasard dans la pièce. Durant ce moment magique, la qualité de la mise en scène s'ajoute à la beauté de la photographie, au talent des interprètes et aux dialogues piquants.
Bref, cette heure et demi passe en douceur, sans déplaisir. On peut juste regretter la trop grande présence de la voix-off (celle de Daisy) dans le dernier tiers du film.
20:54 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film
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