vendredi, 20 septembre 2013
Délinquance juvénile
Ma bonne dame, tout va de mal en pis ! La France est en pleine décadence ! Et ces jeunes qui ne respectent plus rien ! Ah, c'était pas comme ça de mon temps, hein !
Il conviendrait peut-être de nuancer cette expression du "bon sens populaire" (qui s'apparente parfois au café du commerce, dont la profondeur d'analyse est en général inversement proportionnelle au taux d'alcoolémie de la personne qui s'exprime). C'est du moins ce que j'ai pensé en lisant le numéro du Villefranchois de cette semaine.
Voici ce que l'on peut y trouver, au bas de l'avant-dernière page du cahier cantonal :
(Le Narrateur, 20 septembre 1913)
On notera que la jeune fille s'est rebellée parce qu'elle ne voulait pas qu'on l'envoie travailler chez un éleveur. Après tout, elle n'avait que 11 ans... A ce sujet, certains seront peut-être surpris qu'elle ne soit pas à l'école, vu que, depuis la loi Ferry de 1882, la scolarité est obligatoire de 6 à 13 ans pour les enfants des deux sexes.
Ce serait oublier que c'est l'obtention du certificat d'études qui est l'enjeu de la scolarisation. Du coup, la loi prévoit une dérogation pour les enfants de onze-douze ans : ils (en réalité, leurs parents) peuvent interrompre leur scolarité à partir de cet âge s'ils ont déjà décroché le précieux diplôme.
On pourrait donc en conclure que la petite Fernande Fontalba était une élève assez brillante, puisqu'elle a dû réussir l'examen dès onze ans. En tout cas, elle était sacrément débrouillarde !
17:32 Publié dans Presse, Société | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : presse, médias, journalisme, société, enfants, histoire
Commentaires
Tous les lecteurs auront compris que l'extrait en question est issu du "Narrateur", ancêtre du "Villefranchois", dans son édition du 20 septembre 1913.
A propos de "vieux papiers" où en est la numérisation du "Journal de l'Aveyron", publié entre 1796 et 1944 dont il avait été question lors du conseil municipal de Rodez mi juin dernier, et pour laquelle une discussion était née entre Sabrina Maurel et Christian Teyssèdre pour déterminer sur quel budget elle serait imputée ?
Écrit par : licow | vendredi, 20 septembre 2013
Ah oui, mince ! J'avais oublié la précision chronologique (que je viens de rajouter sous l'article). Elle donne tout son sel à l'anecdote, puisque cette histoire de délinquance s'est déroulée juste avant la Première guerre mondiale. Merci pour la vigilance !
Je n'ai aucune information sur la numérisation du "Journal de l'Aveyron". Celle du "Narrateur" semble plus avancée, même s'il y a un peu de retard :
http://archives.aveyron.fr/
Écrit par : Henri Golant | vendredi, 20 septembre 2013
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