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samedi, 03 octobre 2015

Les Chansons que mes frères m'ont apprises

   Ces chansons, l'héroïne Jashaun va petit à petit les entendre au contact de membres de sa tribu (des Sioux, plus précisément des Lakotas), notamment des hommes de sa famille élargie. Elle découvre l'existence de la plupart d'entre eux à la suite du décès de son père : celui-ci a eu 25 enfants, de neufs femmes différentes !

   L'action se déroule dans des paysages magnifiques, ceux d'une réserve indienne (Pine Ridge) située dans le Dakota du Sud. A première vue, ce lieu n'évoque pas grand chose aux oreilles européennes. Lorsque l'on apprend que c'est dans cette zone que s'est produit le massacre de Wounded Knee, en 1890, on en comprend toute la charge symbolique.

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   Ce qu'il reste des Lakotas se débat dans de considérables difficultés. A l'intérieur de la réserve, 80 % des actifs sont au chômage et l'alcool, bien qu'interdit, fait des ravages. Il est introduit en douce par des trafiquants issus eux-mêmes de la réserve. Le frère de Jashaun, Johnny, sert de coursier à l'un d'entre eux. Au début, on nous présente le frère et la soeur comme entretenant une relation quasi fusionnelle, en harmonie avec leur environnement.

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   Mais le jeune homme ne pense qu'à partir, pour accompagner sa petite amie en Californie, où elle va poursuivre ses études pour devenir avocate. (Apparemment elle est l'une des rares bonnes élèves du lycée local). Au passage, on nous propose une séquence quasi surréaliste dans l'établissement scolaire, avec un enseignant qui ressemble davantage au gourou d'une secte qu'à un prof. Pendant le dernier cours, on remarque surtout que la plupart des élèves manipulent des animaux qui, dans le monde "civilisé", feraient fuir la population !

   En réalité, Johnny ne sait pas trop où il va. Il est dingue de sa petite amie (fort charmante il est vrai), mais il n'a qu'une vague idée de la vie qu'il va mener à Los Angeles. Il a encore l'espoir de percer dans la boxe, mais ses illusions vont tomber. Enfin, même son petit trafic est menacé par de potentiels rivaux.

   Si l'histoire nous est contée sous le regard des deux jeunes, c'est celui de la benjamine, âgée d'une douzaine d'années, qui prend le dessus. (L'actrice est épatante.) Ah, oui, j'oubliais : il y a un frère aîné, mais il est en prison. Quant à la mère, elle ne se distingue pas par son implication dans l'éducation des enfants.

   Présenté ainsi, le film pourrait paraître déprimant. Ce n'est heureusement pas le cas. D'abord, parce que la mise en scène est réussie, certaines scènes étant littéralement envoûtantes. Ensuite parce que la petite Jashaun va prendre son destin en mains. Elle va se rapprocher d'un étrange tatoueur (alcoolique lui aussi, mais sympa), dans l'espoir qu'il lui confectionne une robe traditionnelle pour un pow-wow. De plus, bien qu'attachée à la culture ancestrale, la pré-adolescente n'en manifeste pas moins de l'intérêt pour une activité "de Blancs" qui fascine les hommes : le rodéo.

   Cela donne un ensemble étonnant, d'une beauté douce et (parfois) triste. Signalons que la réalisatrice, Chloé Zhao, est née en Chine.

   P.S.

   Un musée virtuel de Wounded Knee est accessible (en anglais) sur la Toile.

12:38 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

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