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mardi, 19 avril 2016

Midnight Special

   Voici donc le dernier film de celui qui est présenté comme le nouveau prodige du cinéma états-unien, Jeff Nichols. Le scénario pourrait (largement) tenir sur une demi-feuille de format A4. Les parents d'un garçon doté de pouvoirs extraordinaires tentent de préserver celui-ci pour ce qu'ils croient être sa "mission". Face à eux se dressent les membres d'une secte millénariste (pour qui le môme est le nouveau Messie) et le gouvernement des États-Unis, qui voit dans le gamin un potentiel à exploiter. Et puis il y a une quatrième catégorie d'intervenants, mal définie au départ, mais qui prend de l'importance au fur et à mesure que l'on progresse dans l'histoire.

   C'est diablement bien filmé. Compte tenu de l'état du garçon (affublé d'un horrible prénom : Alton... non mais franchement, cette quête de l'originalité à tout prix est vraiment pathétique), les fuyards voyagent de nuit, ce qui nous vaut de magnifiques scènes bleutées ou ocres, auxquelles s'ajoutent parfois les lumières issues du corps de gamin. Le tout baigne dans une ambiance musicale étrange et fascinante. (Le compositeur est David Wingo.)

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   Est-il besoin de préciser que les acteurs (y compris le garçon) sont très bons ? Le père est incarné par Michael Shannon, une "gueule" habituée des seconds rôles... mais aussi l'acteur fétiche du réalisateur. Sa compagne est jouée par une Kirsten Dunst méconnaissable : elle a pris quelques kilos (je sais : je suis un goujat) et on l'a habillée avec des fripes qu'on a dû trouver dans une solderie... Bref, on a voulu en faire une mère américaine (très) moyenne. Mission accomplie ! Mais, surtout, elle nous touche par la justesse de son jeu.

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   Comme le temps passe un peu lentement, on a tout loisir d'observer les autres personnages, interprétés par des figures souvent connues mais sur lesquelles on n'arrive pas forcément à mettre un nom, à l'exception du scientifique un peu "geek", qui a les traits d'Adam Driver, plus convaincant que dans le dernier épisode de Star Wars.

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   Attention toutefois : Jeff Nichols est une sorte d'anti-Spielberg. Alors que celui-ci (quand il nous livre une œuvre de science-fiction) utilise une vision stéréotypée de la famille et des rapports humains pour appuyer une intrigue en général assez fouillée, Nichols s'appuie sur un cadre fantastique sommaire pour faire l'éloge de la paternité (et de la maternité), dans une société oppressante. Cela donne une œuvre originale, souvent prenante, mais un peu trop sentencieuse à mon goût.

22:37 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

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