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samedi, 03 septembre 2016

Une élue aveyronnaise de plus en plus choyée

   Il en est question, de manière anonyme, dans le dernier numéro de L'Hebdo. Un article évoque les prochaines élections législatives (celles de 2017), dans la première circonscription de l'Aveyron, qui englobe un vaste territoire, allant de Rodez à l'Aubrac. Le sortant est Yves Censi. Il compte bien se représenter, mais son colistier devrait changer. Depuis 2002, il s'agit d'André Raynal, maire de Cantoin (depuis 1983 !), l'une des communes les plus au nord du département. Cet ancien agriculteur songe peut-être à la retraite (il a 68 ans), ou bien il n'est plus très chaud pour servir de béquille rurale à un député assez peu présent sur le terrain.

   Selon L'Hebdo, c'est une femme qui serait pressentie pour former un nouveau duo avec le député sortant. Son nom n'est pas donné, mais, compte tenu des informations qui figurent dans l'article, on est amené à penser qu'il s'agit de Magali Bessaou. Elle n'est pas encore connue du grand public : elle n'est devenue maire de La Loubière qu'en 2014 (elle menait la seule liste de candidats sur sa commune) et conseillère départementale en 2015 (élue dès le premier tour, en duo avec le maire de Bozouls, Jean-Luc Calmelly).

   En cela, elle est bénéficiaire de la loi sur les collectivités locales votée par la gauche. La carte des cantons a été modifiée et les candidatures ont pris la forme d'un binôme homme/femme. Intérêt supplémentaire de la loi de 2013, les exécutifs départementaux ont dû davantage s'ouvrir aux femmes. A peine élue conseillère, Magali Bessaou devient vice-présidente et n°2 de la commission qui a en charge les collèges.

   Cela explique qu'elle ait été mise en valeur lors de la rentrée 2016. La presse s'est faite l'écho de l'action du Conseil départemental, évidemment incarné par son président Jean-Claude Luche. Mais les articles publiés ont pris soin de mentionner le nom des personnes qui accompagnaient celui-ci. Parmi ces noms figure celui de Magali Bessaou, présente aussi sur la photographie d'illustration. (Ci-dessous, sur la droite, c'est la femme qui semble regarder en direction du photographe.) Celle qui est parue dans Centre Presse est la même que celle que l'on peut trouver sur la page d'actualités du Conseil départemental :

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   Si l'article est bien signé par un journaliste, la photographie semble avoir été fournie par le Conseil départemental. D'ailleurs, dans le quotidien, elle n'est pas créditée. Ne vous offusquez pas trop vite : c'est une pratique courante, qui s'étend aux chaînes de télévision, ravies de disposer d'extraits vidéo "offerts" par les équipes de communication des politiques (ou des entreprises) qui font l'actualité. Cela permet d'éviter la publication d'une image prise sur le vif, mais qui, parfois, ne met pas particulièrement en valeur la personnalité. J'en ai une en mémoire, prise lors du salon de l'agriculture 2011, et publiée par le Bulletin d'Espalion.

   La croissante visibilité de Magali Bessaou a suscité des rumeurs, l'une d'entre elles lui prêtant le projet de concourir à la présidence du Conseil départemental, lorsque Jean-Claude Luche s'en retirerait. Dans L'Hebdo, on peut lire un démenti de sa part, disant qu'on la mettait en avant parce qu'elle est une femme. De surcroît, l'assemblée aveyronnaise héberge un nombre important de vieux renards de la politique, qui n'ont sans doute pas l'intention de lui servir la présidence sur un plateau d'argent. En tout cas, elle fait partie de la "famille" de la majorité départementale, et ce depuis un petit moment déjà. Alors qu'elle n'était encore que conseillère municipale de La Loubière, elle avait pour fonction (au sein du Conseil général de l'Aveyron) la formation des élus locaux. Elle a aussi très tôt fait partie de l'Association des maires de l'Aveyron (qu'elle dirige aujourd'hui). Comme on peut le voir sur son profil (sur l'annuaire des élus du Conseil départemental), elle cumule désormais beaucoup d'activités.

   C'est un paradoxe : deux lois initiées par un gouvernement de gauche bénéficient (dans un premier temps) surtout à des élues de droite, puisque celle-ci contrôle la majorité des exécutifs locaux. Il reste à ces élues locales, désormais plus nombreuses, à convaincre les électeurs qu'elles ont une conscience de l'intérêt général plus aiguë que certains de leurs collègues masculins.

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