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dimanche, 04 septembre 2016

Hôtel Singapura

   Cet étonnant film singapourien est signé Eric Khoo, auteur il y a quelques années de Tatsumi et récemment producteur du formidable Apprentice. Il prend la forme d'une série de sketchs, autant de coups de projecteur sur une période de la vie de cet hôtel. Attention toutefois : on commence par la fin, avant qu'un grand retour en arrière ne nous fasse découvrir l'histoire de l'établissement.

   On commence en 1942, lorsque les Japonais mettent la main sur ce qui est une possession britannique réputée imprenable. Dans la suite numéro 27 (qui va servir de cadre à toute l'intrigue), deux hommes discutent de la situation militaire... mais aussi de leur relation intime. C'est délicatement filmé et interprété.

   On passe ensuite à la deuxième moitié des années 1940, après le départ des Japonais. C'est la séquence la plus drôle... et néanmoins très ambiguë. Je ne sais toujours pas à quel degré il faut l'interpréter : le premier ? le deuxième ? le troisième ?... le douzième ? On découvre un groupe de prostituées, cornaquées par une maîtresse femme, qui va leur enseigner comment prendre le contrôle des hommes en utilisant leur corps. Après cette séquence, on ne voit plus le tennis de table de la même manière !

   Les années 1960 constituent une étape-clé. On y rencontre les personnages qui vont devenir le fil rouge... l'un d'entre eux ayant été entraperçu auparavant, si l'on a été attentif. La tonalité est festive (et un brin irresponsable), autour de la thématique "sexe, drogue et rock'n'roll".

   La période suivante nous plonge dans davantage d'ambiguïté, avec un nouveau couple masculin... encore que... il n'est pas simple de déterminer l'identité sexuelle de l'un d'entre eux, une question qui est d'ailleurs au coeur de cette petite histoire (qui ne m'a pas vraiment emballé).

   Les Japonais sont de retour dans les séquences suivantes, ou plutôt une Japonaise, d'abord jeune et belle épouse d'un homme riche auprès duquel elle s'ennuie. Du coup, elle profite d'une escale singapourienne pour se taper un jeune Apollon local. Hélas, on tombe assez rapidement dans les clichés. Les étreintes de ces deux corps magnifiques semblent avoir été tournées sur de la pellicule glacée. C'est techniquement réussi, mais cela manque d'âme. On revoit cette Japonaise à deux reprises, la dernière fois beaucoup plus âgée, dans une séquence de prime abord sordide, mais qui surprend agréablement.

   Un autre moment marquant est celui qui met en scène deux jeunes adultes (amis), un homme et une femme. On comprend assez vite qu'elle sort d'une rupture difficile... mais qu'elle a coutume de trouver facilement de quoi se consoler. Lui est le confident, un peu coincé. Là encore, on n'est pas loin de tomber dans les clichés, mais le thème du renversement contemporain des rôles amoureux est intéressant, avec, en bonus, l'intervention d'un fantôme !

   L'histoire ne se termine pas dans le présent... mais dans un futur proche. Je n'en dis pas plus. Même si l'ensemble est inégal, le film est attachant, la plus belle histoire d'amour étant celle qui semble ne pas devoir se concrétiser.

13:11 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films

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