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mardi, 13 juin 2017

Je danserai si je veux

   C'est le bouche-à-oreille qui m'a poussé à aller voir ce long-métrage signé par une Palestinienne et produit par l'Israélien Shlomi Elkabetz, auquel on doit Le Procès de Viviane Amsalem. Après avoir vu le film, on comprend ce qui réunit ses promoteurs, qu'ils soient musulmans, juifs ou chrétiens : la dénonciation des sociétés patriarcales en général et du machisme en particulier.

   L'intrigue se situe dans un univers méconnu par le public occidental, celui des Arabes israéliens, les descendants des Palestiniens qui ont continué à vivre dans les limites de l'Etat israélien créé en 1948-1949. Les cinéphiles en ont déjà rencontré au cinéma, dans Ajami, Héritage et, plus récemment, le documentaire Dancing in Jaffa. (Pour la petite histoire, sachez que le comédien qui interprète le héros du récent Chanteur de Gaza est lui-même un Arabe israélien.) L'action se déroule à Tel-Aviv, la grande ville laïque de la côte méditerranéenne, où toutes les populations se mélangent et tous les comportements sont possibles...

   On va plus particulièrement suivre trois femmes, très différentes, mais qui, toutes, vont se retrouver confrontées à la domination masculine. En réalité, elles sont quatre, puisque la meilleure amie de deux d'entre elles (et cousine de la troisième) se marie dans la première partie du film. Celui-ci débute par les conseils à la future mariée : sois belle et obéis, un mantra qui nous paraît inacceptable dans un monde civilisé.

   Je trouve que la caractérisation des trois héroïnes est un peu manichéenne. Laila est une avocate célibataire, libre comme l'air et belle à tomber. Salma, adepte du piercing, travaille dans un restaurant, est un petit peu moins jolie, mais mène sa vie privée comme elle l'entend. Nour est une étudiante en informatique boulotte, issue d'une famille musulmane intégriste. Elle est promise en mariage à un cousin, visiblement proche des idées du Hamas palestinien. En gros, moins l'héroïne est jolie, moins elle est libre.

   Cela devient intéressant quand, une fois le dispositif mis en place, les choses commencent à évoluer. L'avocate en a un peu assez de sa vie de patachon et cherche à se caser... sans se renier. Salma la chrétienne se cherche, écartelée entre ses désirs et la pression de ses parents plutôt conservateurs, qui n'imaginent pas quelle vie mène leur fille à Tel-Aviv. Quant à Nour, venue de la campagne, elle découvre un monde nouveau... et la camaraderie féminine.

   Car ces trois femmes que beaucoup de choses séparent vont finir par s'entraider. Je ne peux révéler pourquoi, mais sachez que l'une d'entre elles va subir un traumatisme. A un moment, j'ai craint que l'on tombe dans le film de vengeance, mais c'est plus subtil que cela, la réalisatrice Maysaloun Hamoud tenant visiblement à donner sa chance à chacun de ses personnages, y compris masculins.

   Au-delà du contexte palestinien, elle a créé un film de portée universelle, qui parlera aussi bien aux gamines de banlieue française qu'aux hindoues de Delhi... et aux hommes du monde entier !

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