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mercredi, 14 juin 2017

L'Aveyron en deuil

   Une atmosphère trouble règne sur le plus beau département du monde. En ce début d'après-midi, les églises rouergates ont sonné le glas. A Rodez, sur la place d'Armes, on a vu des femmes s'arracher les cheveux, au milieu d'automobilistes qui avaient cessé de klaxonner. Sur l'Aubrac, les vaches se sont toutes mises à meugler en même temps, pendant que, sur le Larzac, on a entendu des loups (et des chiens errants) hurler à la mort.

   Mais pourquoi diable ? Quelle est la cause de ces phénomènes extraordinaires ? Est-ce l'annonce de la relégation du ROC handball en Nationale 2 ? Est-ce la perspective de la fin de la rente parlementaire d'Yves Censi ? N'y a-t-il pas plutôt un lien avec le début des épreuves écrites du baccalauréat général ? Ou bien des extraterrestres ont-ils atterri sur le toit du musée Soulages ?

   Il ne s'agit de rien de tout cela. Aujourd'hui, sur TF1, dans l'émission Les 12 coups de midi, le jeune champion aveyronnais a été... battu ! Pour Timothée Cros, la 83e participation a été la dernière (en attendant les masters). Il a chuté sur deux questions auxquelles il connaissait la réponse, mais, cette fois-ci, sa bonne étoile l'avait quitté, permettant à son adversaire de l'emporter d'extrême justesse :

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   Depuis quelques jours, il paraissait un peu fatigué : il a commis des erreurs inhabituelles, au point d'avoir failli passer à la trappe à plusieurs reprises. Il faut dire que, du côté de la production, on sentait comme une petite envie de changement. Le ressortissant de Cantoin a dû affronter davantage de concurrents coriaces (dont un professeur des écoles corse) et, de temps à autre, au moment du "coup fatal", il m'a semblé que les questions attribuées à ses adversaires étaient un poil plus faciles. Mais ce n'est sans doute qu'une impression (impression, que, soit dit en passant, je crois que notre champion a partagée à une ou deux reprises).

   Mais, soyons beaux joueurs. Son vainqueur du jour (un jeune homme très émotif) a, dans la foulée, réalisé un "coup de maître", ce qui lui permet de démarrer son parcours avec une cagnotte de 15 000 euros, loin (pour l'instant) de celle accumulée par Timothée :

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Commentaires

J'ai bien senti l'ironie mais malgré tout : "le plus beau département du monde" (sic). Vous êtes sérieux ? Vous avez voyagé pourtant. Vous êtes cultivé. Pas envie de fuir devant la nullité crasse de sa population ?

Écrit par : Perrine | dimanche, 18 juin 2017

Sans chercher très loin, on peut trouver d'autres très beaux départements (la Dordogne, le Lot...) et il existe quantité de régions magnifiques dans le monde, je présume. Mais (attention, risque de chauvinisme), en Aveyron, il règne comme une atmosphère particulière, que je ne saurais expliquer.

Quant aux habitants de l'Aveyron, pour ce que j'en connais, ils ont pour ambition de mener leur petite vie, bien tranquilles, dans un cadre souvent agréable, sans faire de bruit. Mais, ici comme ailleurs, les choses changent, pas forcément en bien. Il y a plus d'incivisme qu'il y a 15-20 ans et certains enfants sont moins bien élevés.

Je ne trouve pas que la population soit d'une "nullité crasse" pour autant. Il y a sans doute des gens peu recommandables, mais tant d'autres formidables. Ah... j'oubliais : les Aveyronnais ne se livrent pas beaucoup, de prime abord. Cette réserve est parfois prise (à tort) pour du mépris ou de la froideur.

Écrit par : Henri Golant | dimanche, 18 juin 2017

En réalité, ce n'est pas tellement aux enfants que je pensais. Avant même d'être rebutée par la froideur, la suffisance et l'étroitesse d'esprit des Ruthénois c'est leur emploi de la langue qui m'a désolée au plus haut point. Quand on voit que même "l'élite" (sourire) locale emploie le verbe tomber avec l'auxiliaire avoir, que la prononciation des mots les plus courants est totalement fantaisiste (Juilletttt mais Baské ?), qu'on emploie sans cesse "en aveyron", "sur la cour" "an-née" "an-nie" "gran(??)maire j'avoue que j'ai tendance à me fermer assez vite et à rire sous cape de cet esprit de clocher tellement fort qu'il impose même ses codes linguistiques (oui, j'ai une légère obsession pour ce sujet). Je ne parle absolument pas d'accent ou de patois qui peuvent être charmants.
Quant à la fameuse réserve dont on me parle depuis mon arrivée ("les gens d'ici sont différents de ceux du Sud, ils peinent à donner leur amitié mais quand c'est le cas c'est pour la vie"), je n'ai visiblement pas réussi à la faire fondre ...Il faut dire que six ans plus tard j'entends au moins une fois par semaine que je suis "une étrangère" car j'ai "l'accent pointu" et que cela n'aide pas à se sentir autrement qu'une expatriée DANS l'Aveyron.

Écrit par : Perrine | jeudi, 13 juillet 2017

Madame, en étalant les reproches minuscules que vous adressez aux Aveyronnais (l'absence totale d'intérêt pour les faits linguistiques n'étant qu'un aspect accessoire de la question), vous n'avez apparemment pas pensé que l'aptitude exceptionnelle au mépris des gens ou l'intolérance dont vous témoignez est le motif de la réserve des locaux à votre égard.
Il va de soi que si vous vous étiez installée en des lieux plus démonstratifs ou exubérants, votre attitude aurait provoqué le même rejet de la part des indigènes.
NB. On dit peut-être "a España", mais en aucun cas " à Aveyron".

Écrit par : Pau lo Pofre | dimanche, 06 août 2017

Bonjour. D'accord avec Pau, si votre jugement se base sur ces "détails" linguistiques, c'est forcément réducteur, d'autant plus que c'est qu'une question d'accent qui s'explique, justement, par la linguistique, et pas une posture pour se démarquer ou embêter les gens qui viennent d'ailleurs pour vivre (ou simplement habiter ?) "en" Aveyron. Ce "en" que l'on peut employer sans qu'il offense la langue française aussi bien pour dire que l'on vit "en" Auvergne, "en" Occitanie, "en" Ile-de-France, "en" Allemagne, "en" Normandie, "en" Lozère, etc. D'accord également avec Pau sur la "réserve" des Aveyronnais : si vous riez sous cape en les écoutant parler, vous ne cherchez peut-être pas vraiment à les connaître, et on vous le rend peut-être bien... Pour info, bien qu'Aveyronnais pur crin (pedigree intégral sur 9 générations, désolé, je dois être une drôle de bête), je suis né à Paris, comme nombreux d'entre nous, et revenu habiter ici à l'âge de 5 ans : à l'école au début, je ne comprenais pas tout ce que disaient les autres élèves et la maîtresse, notamment "an-née" ou "Ann-ne", comme vous l'avez si bien noté, on me traîtait de Parigot et on me disait que je ne parlais pas français (rigolo, non ?). Néanmoins, ça n'a duré que quelques jours, sans réelle méchanceté, et je me suis intégré naturellement. À l'âge adulte, après avoir pas mal navigué, en France et ailleurs, je suis toujours revenu chez moi, EN Aveyron, dans le Rouergue, dans le Nord-Aveyron, ou j'ai fait ma vie, où j'ai toujours eu mon domicile principal, même si je vivais et travaillais ailleurs. Tout en ayant un peu moins d'accent que d'autres, j'en ai quand même suffisamment pour que, au Nord de Saint-Flour, on me prenne pour un gars du Sud. J'ai toujours employé des mots patois ou mâtinés de patois (pardonnez-moi, occitanistes lettrés, d'employer ce terme de mes grands-parents) comme bartas, banaste, sadoul, couffle, etc. Aujourd'hui j'ai deux filles (mon épouse est comme moi, née "en" région parisienne, d'origine aveyronnais mâtinée de polonais, détentrice d'un accent plus "pointu" que la moyenne du département), mais mes deux filles parlent avec cet accent que je n'avais pas à leur âge, et c'est NATUREL ! Désolé, je ne suis pas coutumier du fait de reprendre les gens sur le web, mais vos différents commentaires m'ont parus dignes de quelqu'un qui vit "en" Aveyron contre son gré. Allez voir dans le Tarn comment ça se passe, ou "en" Lozère, ou dans le Cantal, vous verrez que c'est pareil que chez nous. De la part d'un "nul crasse".

Écrit par : Xavier | mercredi, 06 septembre 2017

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