samedi, 24 juin 2017
Les Ex
A priori, ça sent la comédie lourdingue "à la française", avec vedettes de la télévision, gags éculés et scénario paresseux. En fait, il y a une véritable histoire, je dirais même un enchevêtrement d'histoires. On n'atteint pas la virtuosité de Short Cuts de Robert Altman, mais Maurice Barthélémy réussit à faire se croiser quasiment tous les protagonistes de son film.
Le carrefour stratégique est... un VTC (véhicule de transport avec chauffeur), de genre Uber. La majorité des personnages principaux vont y passer. Le chauffeur lui-même fait partie de l'intrigue. En le quittant, son ex lui a laissé son chien, un bouledogue nommé Jean-Claude, qui pète et qui vomit... (Je dois reconnaître que je suis client de ce genre d'humour raffiné.)
Je ne peux pas vous dire pourquoi, mais sachez que Jean-Claude va rapprocher Greg (le chauffeur) de Solène, une de ses charmantes clientes, dont les parents sont sur le point de divorcer. Ceux-ci sont incarnés avec gourmandise par Patrick Chesnais et Natacha Lindinger :
Il se trouve que Caroline Atlan (Natacha Lindinger) est la soeur d'un psychiatre médiatique bobo, auquel Jean-Paul Rouve prête ses traits avec talent. Lui est déjà divorcé, mais il va devoir gérer ses deux jumelles adolescentes (l'une d'entre elles très libidineuse)... et une éventuelle nouvelle relation avec une charmante animatrice radio, interprétée par Judith El Zein (vue récemment dans Papa ou maman 2) :
L'ex-épouse du psychiatre va avoir un accident, en un lieu où vont se croiser le chauffeur VTC et une policière qui vient de se faire larguer par une "artiste de la nuit" québécoise... et truculente (Zoé Duchesne... fiouuuuu). Cette policière va "entrer en contact" (je ne vous dis pas comment) avec le nouveau petit ami de son ex, qui connaît certains des personnages cités plus haut. La boucle sera bouclée quand on aura vu Marina (la Québécoise) faire son jogging avec sa meilleure amie, sur le point de se marier... dans l'église où officie son ex, devenu prêtre !
Le scénario prend donc la forme d'un "marabout de ficelle" très plaisant, agrémenté d'une musique entraînante, avec beaucoup de gags. J'ai souvent ri, parfois ricané. Cela a même un côté exutoire : nombre de situations rappelleront des moments vécus ou des scènes auxquelles on a assisté comme témoin.
Certaines sont particulièrement bien tournées, comme l'agression que subit le nouveau petit ami de l'ex-lesbienne québécoise ou encore la discussion intime que Caroline Atlan a avec son frère psy dans des circonstances que l'on découvre au fur et à mesure que progresse l'entretien... Vers la fin, l'un des personnages a droit à sa petite vengeance, complètement inattendue, puisqu'on ignorait sa profession auparavant.
Les hommes ne sortent pas grandis de cette histoire et les femmes sont toutes belles, chacune dans son genre. Je pense ne pas trahir grand chose en révélant que l'intrigue se dirige vers une fin heureuse, avec une louche de "politiquement correct". Cette comédie ne va sans doute pas renouveler le genre, mais, pour 4 euros, lors de la Fête du cinéma, elle fera passer un agréable moment.
22:37 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films
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