lundi, 27 août 2018
Alpha
Sorti dans une relative confidentialité, ce film préhistorique a l'ambition de nous conter la façon dont l'homme a domestiqué le loup. Alpha est le surnom donné à un chef de meute. C'est aussi celui que se donne le père du héros, qui est le chef de son clan et qui voudrait voir un jour son fils lui succéder.
La première partie de l'histoire a donc une vocation documentaire, puisqu'elle nous fait découvrir les us et coutumes des chasseurs-cueilleurs d'il y a 20 000 ans... des homo sapiens donc, même si, au cours de son périple quasi solitaire, le héros va croiser un autre type d'humain (un Néandertalien, ce qui, vu l'époque concernée, est impossible).
On comprend que, dans l'intrigue, c'est la fiction qui va l'emporter. Keda, l'adolescent fils du chef, va subir un apprentissage assez rude, d'abord au sein de la tribu, puis seul... enfin pas tout à fait : il va devenir de plus en plus proche d'un loup, abandonné par sa meute après une attaque qui a échoué.
Le message est un peu lourd : les deux esseulés, naguère ennemis, vont cohabiter, collaborer et même s'apprécier. Cela marche parce que les loups sont superbes et bien dressés (à garder toutefois loin des brebis qui pâturent...). Je pense que ce sont peut-être les seuls animaux réels (avec les insectes et les vautours) qui peuplent le film. Les bisons préhistoriques, le tigre à dents de sabre, le lion des cavernes, les rhinocéros laineux et les hyènes sont sans doute de synthèse... mais très jolis à voir, sur grand écran. J'ajoute que les paysages (essentiellement ceux de l'Alberta canadien) sont magnifiques.
Même si je suis conscient qu'il y a des facilités, j'ai marché à fond, sauf peut-être quand le héros s'est lancé dans le "porter de loup" sur plusieurs dizaines de kilomètres. Vers la fin, j'ai quand même eu les yeux qui piquent (un peu comme dans Croc-Blanc). C'est nettement mieux que le 10 000 de Roland Emmerich !
P.S.
Attention, je vais un peu "divulgâcher".
Tout au long de l'histoire, on s'émerveille du comportement de ce canis lupus, excellent chasseur, gardien vigilant et compagnon (finalement) affectueux. La mentalité patriarcale dont je suis sans doute (un peu) imprégné m'a incité à penser qu'il s'agissait forcément d'un mâle. (Et pourtant, la scène qui voit Alpha retrouver l'un de ses congénères aurait dû me mettre la puce à l'oreille.) Or, à la toute fin, on découvre (dans des circonstances que je ne vais pas dévoiler) qu'Alpha est... une louve, une touche bienvenue... et qui permet au scénario de s'achever par un rebondissement.
21:42 Publié dans Cinéma, Histoire | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, cinema, film, films
Commentaires
Bonjour Henri, il ne fallait pas dire qu'Alpha était "Alphette". Avec mon copain, on a aussi beaucoup aimé même s'il y a des invraisemblances. Bonne journée.
Écrit par : dasola | jeudi, 30 août 2018
En général, j'essaie de ne pas trop en dire en évoquant l'intrigue d'un film. Quand je dévoile un élément (bref, quand je "spoile"), je préviens, ce que j'ai fait ici.
Écrit par : Henri Golant | jeudi, 30 août 2018
Bonjour
Je ne vois pas trop à quel moment un néandertalien est croisé dans le film [en tout cas, l'arc est une invention "sapiens" sauf erreur de ma part... mais je ne sais pas si c'est à cette rencontre que vous pensiez].
J'ai aussi bien aimé le film (qui m'a plutôt rappelé "Ao l'homme ancien" que la version JJ Annaud de "la Guerre du feu" (une BD vient de sortir adaptant ce dernier titre, de manière très fidèle au livre de Rosny ainé).
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Écrit par : ta d loi du cine | samedi, 01 septembre 2018
Sauf erreur de ma part, la distribution désigne ce personnage mort gelé comme un homme de Néandertal. Pas facile de confirmer ou d'infirmer en fonction de son aspect physique, que l'on ne fait qu'apercevoir.
Quoi qu'il en soit, au vu de l'époque à laquelle se déroulent les événements et de la possession de l'arc, ce ne peut être un néandertalien.
Écrit par : Henri Golant | samedi, 01 septembre 2018
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