jeudi, 25 avril 2019
L'Homme à la moto
Ce film argentin nous conte l'histoire de Miguel, une petite racaille, toujours entre deux coups, qui, un jour, se demande s'il n'a pas tué la vieille dame à laquelle son complice vient d'arracher le sac à main. Cette histoire a été inspirée au réalisateur Augustìn Toscano par un fait divers dont sa propre mère a été la victime. Elle parlera aussi à tous ceux dont l'un des proches a été la cible d'un vol à l'arraché.
C'est que ce Miguel a des scrupules. S'il s'est acoquiné avec des mecs louches pour monter ses vols en moto, c'est parce qu'il manque d'argent. (... comme pas mal de monde en Argentine, à tel point que les truands n'ont guère de difficultés à recruter de la main-d'oeuvre pour organiser le pillage de certains commerces... surtout si les policiers -mal payés- sont en grève !) Il voudrait jouer pleinement son rôle de père... et reconquérir son ex. D'une certaine manière, c'est une "victime de la société", même si le film suggère qu'il est un peu fainéant sur les bords. Est-ce suffisant pour faire de lui, à l'instar des voyous qu'il côtoie, un prédateur ?
La deuxième partie de l'histoire montre le rapprochement qui s'effectue entre Miguel et la vieille dame, prénommée Elena. Elle semble avoir perdu la mémoire. Le jeune homme saute sur l'occasion pour tenter de se racheter... mais aussi pour profiter de la grande maison vide dans laquelle habite sa victime. Ainsi, elle va bénéficier d'un aide à domicile, tandis que lui remonte dans sa propre estime, tout en s'occupant mieux de son fils. Mais la vieille dame est-elle dupe ? Lui-même, ne finit-il pas comprendre que tous deux jouent un jeu à bénéfices réciproques ? Cela suffira-t-il à le faire échapper à l'influence des voyous qu'il a pris l'habitude de fréquenter ?
C'est dire si ce film social à la base ne manque pas de subtilité. Cela se complexifie même quand on apprend qu'Elena est une ancienne femme de ménage. Comment a-t-elle pu devenir propriétaire d'une grande maison en plein centre-ville ? (L'action se déroule dans le nord-ouest de l'Argentine, dans la province de Tucumán, sans doute dans la ville de... San Miguel !)
J'ai trouvé les acteurs très bons et la réalisation pas dégueulasse du tout. Dès le début (dans la séquence à moto), on sent que le metteur en scène ne s'est pas contenté de juxtaposer les plans faciles. Il a su profiter aussi bien du caractère rural de la banlieue que de l'enchevêtrement des immeubles au centre-ville... et il s'est creusé les méninges pour finir son histoire correctement, par une succession de péripéties qui ménage un petit suspens.
14:07 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinema, film, films, société
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